jeudi 29 avril 2010

La mort du roi

La fin de l’automne est là. Je me trouve au palais royal de Castrian, la capitale du royaume de Thurin. Je suis avec Clothilde, dans les appartements d’Almarikus, notre sire à toutes deux. Ce soir, plus encore que les précédents, notre sire est las. Il va bientôt entrer en torpeur et n’attend désormais plus que le retour du roi pour cela. Sa torpeur devrait durer un siècle, enfin il s’est arrangé pour ça. Car depuis quelques temps il fait revenir la Bête en lui, dans le but de profiter d’une longue torpeur qui régénérera son esprit et son corps.

Alors que nous sommes assis tous les trois, sans un mot à échanger, une violente douleur nous assaille et une terrible certitude se fait sentir aussitôt : le roi est mort. Notre lien avec l’humanité est désormais rompu.

Agdaline, la reine, a deux enfants, Elvoïn, un garçon de neuf ans et Bathilde, une jeunette de presque six ans. Le roi avait aussi une concubine, Bilithilde, qui a de lui un très jeune enfant du nom de Berchar. Aucun descendant du roi n’est donc en âge de régner. C’est donc la reine qui assumera ce rôle avant qu’un fils du roi puisse prendre la direction du royaume.

Alors que la Bête commence déjà à nous ronger, notre sire veut que nous donnions tous les trois nos vrais noms à la Reine, ainsi nous retrouverons cette part d’humanité qui nous empêche de sombrer dans la folie primale de notre bestialité. Nous nous précipitons donc vers la chambre de la reine pour lui annoncer la nouvelle. Un à un nous murmurons nos véritables noms à la future régente du royaume de Thurin. Aussitôt mon nom donné, je sens l’humanité m’envahir de nouveau.

Je promets à la reine que les responsables de la mort de son mari périront dans un bain de sang, car vu la brutalité de la mort de celui-ci, il est peu probable qu’il s’agisse d’un accident. Mais la reine souhaite que les responsables soient ramenés au palais et qu’ils subissent sa « royale vengeance ».

Peu de temps après, Clothilde et moi filons vers le campement du roi, vers l’ouest. Grâce à notre célérité nous n’avons pas besoin de montures. Je prends juste un gros loup noir avec moi. Une solide bête qui a goûté mon sang pour la rendre plus puissante. Notre petit voyage devrait nous prendre deux nuits, en comptant celle-ci qui est largement entamée déjà.

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