mardi 3 mai 2011

Départ vers Londres

Le Caire, Mai 1888

Retour au club Arcadia après une nuit mouvementée. Nous nous reposâmes là-bas. Naama et Jean-Sem s’y firent soigner.

Le matin suivant j’allai voir Jean-Sem. Il avait été torturé par ses ravisseurs mais m’affirma ne rien avoir dit. D’ailleurs il hésita beaucoup à raconter son malheur, mais Irvin intervint pour le mettre au parfum de ma connaissance des secrets d’Arcadia. Il en profita pour dire que Naama et Vassilia étaient aussi au courant.

Je demandai une explication sur la bague et le numéro qui se trouvait à l’intérieur. Elle n’était qu’une manière de me faire reconnaître au club Arcadia. Quant au numéro il s’agit des dernières paroles de Sir Arthur Springels revenant d’une expédition mortellement blessé. Rien à voir avec la Bank of England.

Pour Naama, Vassilia et moi il fallait déjà envisager un voyage vers Londres pour que « l’héritière des atlantes » puisse recevoir son héritage. Irvin commença à me flatter et affirmer que je serais une bonne recrue pour le club. Naama sembla ne pas avoir le choix de son futur recrutement au sein de l’organisation. L’héritage c’est pas toujours un cadeau !

Alors qu’Irvin s’occupait de nous trouver des billets pour Londres et organiser la semaine de voyage qui nous attendait, nous profitions des quelques jours devant nous pour vaquer à nos occupations. Naama dut faire ses adieux à son grand-père. Moi je profitais d’un peu de temps libre pour m’entraîner. Et Vassilia… bah je ne sus jamais trop comment elle occupa ces quelques jours.

Quatre jours plus tard, juste avant notre départ pour Londres, Irvin fut arrêté pour le meurtre de la veuve Al’Fayah. En flagrant délit… Une histoire délirante. D’après Jean-Sem, qui nous rapporta l’information complètement déboussolé, le crime s’était déroulé dans un petit hôtel discret du Caire. Irvin et Mme Al’Fayah avaient été retrouvés nus. Le vieux directeur du club était couvert de sang et tenait à la main le couteau qui avait tué ce qui semblait être son amante. Irvin était désormais au poste de police et il avait déjà avoué son crime. C’était complètement surréaliste !

Grâce au savoir-faire de Vassilia nous obtînmes une autorisation de visite sans trop de difficultés. Irvin était dans une cellule. Installé sur sa couchette il regardait la lumière filtrant par le soupirail. Il était pâle. Sans vraiment tourner la tête vers nous il confessa son acte odieux.

En ressortant Vassilia nous confia que le regard d’Irvin était vraiment étrange. Selon elle le blanc de ses yeux présentaient des reflets métalliques étranges. Serait-ce un coup du Masque Noir ?

Port Saïd, Juin 1888

Nous embarquâmes à bord d’un paquebot pour rallier le port de Marseille. Le bateau en question portait le nom de Daram Salam. Un beau bâtiment anglais dont le port d’attache était Bombay.

Sur le bateau, au troisième jour de voyage, je couchai avec un type sans trop savoir pourquoi. Le plus étrange c’est que je fus déprimée de ne plus le voir le lendemain de notre nuit ensemble. Pourtant, les souvenirs remontèrent doucement et il devenait évident que cette nuit était loin d’être mémorable et que le type en question était franchement loin d’être attirant. Petit à petit mon sentiment d’abandon fut remplacé par le souvenir d’un moment fade avec un homme que je n’avais désiré à aucun instant.

Vassilia s’inquiéta de mon état et elle m’emmena voir le maître de bord pour retrouver cet amant fugace : Henry Ducoin. Cependant, fait encore plus troublant, cet homme n’était pas sur la liste des passagers et sa description ne parla pas du tout au capitaine.

Vassilia décida de rapporter ma mésaventure à Jean-Sem. Je perçus qu’elle ne m’avouait pas tout. Aurait-elle perçut quelque chose dans mon attitude ? Dans mon regard ?

Le lendemain le bateau fit un brusque arrêt au matin. Une jeune femme venait de se suicider. Vassilia et moi commençâmes à mener notre petite enquête auprès de l’oncle et de la tante de cette jeune fille. Vassilia obtint, grâce à sa capacité à mettre les gens à l’aise, que leur nièce avait passé tout une après-midi avec un type assez banal du nom de James Waldron ; et comme de par hasard, aucune trace de ce nom sur la liste des passagers.

Vassilia envoya un message via le câble (c’est ainsi que l’on nomme le télégraphe en mer) à Jean-Sem pour le tenir informer de cet étrange suicide. A peine eut-elle fini avec ce message que je me rappelai une histoire de « sceaux ». Vassilia renvoya donc un autre message pour transmettre cette information.

A l’autre bout au Caire, quelqu’un devait se dire : « Putain ! Les Sceaux ! ».

A suivre...

Confrontation avec le Masque Noir

Le Caire, Mai 1888
Vassilia approcha du chef du gang Al’Fayouf. Elle lui proposa une petite entrevue à l’abri des oreilles indiscrètes. Le criminel accepta et nous entraîna dans un petit salon pour une conversation privée au sujet de Jean-Sem. Très vite Vassilia proposa, contre des pièces sonnantes et trébuchantes, de faire passer un message à l’adresse du Masque Noir. Le type, près une courte réflexion, ne vit aucun intérêt à ne pas accéder à notre demande. Vassilia lui donna le nom de notre hôtel pour que le Masque Noir puisse nous donner à notre question : « Que voulez-vous en échange de la vie de Jean-Sémaphore de Montcassin ? »

Nous quittions ensuite la propriété du gang Al’Fayouf sans nous attarder. Mais, après avoir parcouru une centaine de mètres hors de celle-ci, le claquement d’un coup de feu retentissait. Il fut très vite suivi d’un autre qui rata de peu Vassilia. Je me jetai à terre tandis que mes compagnons se planquèrent avec autant de prestesse.

J’aperçus alors une silhouette dans le renfoncement d’une porte. Celle-ci glissait lentement vers le sol, appuyée contre un mur. C’était l’homme que j’avais assommé l’autre soir. L’un des deux qui avait mis fin à la vie d’Isam. Il dut essayer une nouvelle fois de nous mettre hors d’état de nuire mais, cette fois-ci, quelqu’un avait été plus rapide que lui. Je me demandais bien qui pouvait vouloir nous aider dans ce quartier si mal fréquenté.

Un autre arabe apparut alors. Il portait des habits de pouilleux et avec un flingue à la main il nous pria de le suivre. Pas le temps de demander des explications qu’il fila dans une ruelle. Nous nous lançâmes à sa poursuite, jusqu’à un vieux bâtiment délabré. Il nous dévoila alors son visage. C’était Kyle, grimé et fatigué.

Kyle nous avoua surveiller le gang pour en apprendre plus sur l’enlèvement de jean-Sem. Nous avouâmes à notre tour être venues pour transmettre un message au Masque Noir par l’intermédiaire du chef du gang en question. Kyle fut très surpris que nous sûmes pour le MN. Nous lui racontâmes alors toute l’histoire, depuis l’enlèvement de Jean-Sem jusqu’à notre visite au club Arcadia qui fut source de nombreuses réponses.

Kyle raconta ensuite sa mésaventure. Le soir où Jean-Sem a été enlevé, il était avec ce dernier pour préparer les derniers documents nécessaire aux ventes. Lui et Jean-Sem s’interrogeaient sur la nature du « cube atlante » ouvert par Naama quand des types (sûrement des brutes du gang Al’Fayouf) firent irruption dans la propriété en forçant la porte. Jean-Sem ordonna alors à Kyle de partir avec le cube tandis qu’il se chargeait de retenir les vandales le plus longtemps possible.

Nous laissions Kyle à la vieille baraque en ruine. Il nous avait donné une heure où le retrouver car il allait retourner espionner le gang Al’Fayouf. De notre côté nous rentrâmes le plus vite possible au club Arcadia, pour les prévenir que Kyle était encore en vie et pour prendre des nouvelles de l’aide demandée à Ada. Malheureusement rien n’était encore arrivé alors.

Irvin nous reçut dans son bureau. Il nous confia que le cube avait été volé à Crocodilopolis mais que les chapardeurs furent rapidement abattus. Le cube tomba alors dans les mains d’un garde qui le revendit à Isam. Isam, membre du club Arcadia, contacta Jean-Sem. Ils décidèrent tout d’eux de mettre en vente le cube dans le but de tendre un piège au Masque Noir. Et vu les moyens que ce dernier mettait pour mettre la main sur cet objet, il était évident qu’il devait en savoir long sur ces capacités.

Vassilia profita de ce moment pour demander de plus amples informations sur le « cube atlante » (tels étaient les mots de Kyle). Irvin blêmit à l’évocation de cette désignation. Il se servit un verre avant de nous ordonner de ne plus utiliser cette appellation. Il se refusait à tout nous expliquer à ce moment là. La seule chose qu’il put nous dire fut :

« L’Antiquité ne nous a pas laissé que des légendes ! Nombre d’artefacts proviennent de ces légendes. »

Au moment où nous nous apprêtions à quitter le club, un homme accourut avec un télégramme. Ada nous informait que le numéro sur la bague de Jean-Sem ne correspondait pas à un coffre de la Bank of England.

Nous attendions une réponse du Masque Noir à notre hôtel, quand, vers 16h, un type en noir arriva dans le hall de notre résidence temporaire. Il laissa un message à Vassilia. Une lettre peu rédigée sur laquelle il était marqué :

« Minuit. Mausolée d’Aksoum. Amenez le cube et son contenu. »

Vassilia transmit le contenu de cette lettre à Irvin. C’est à ce moment là que nous l’informâmes que le cube était de toute façon vide depuis que Naama l’avait ouvert. Le vieil homme s’intéressa de plus près à la jeune guide et son étrange regard. Il se précipita pour rendre visite au grand-père de la gamine tandis qu’il nous chargeait de récupérer le cube grâce à Kyle et de revenir au club Arcadia en début de soirée.

A l’heure convenue avec Kyle, nous le rencontrâmes à la vielle maison. Il était nerveux, l’arme à la main, prêt à se défendre. Il nous informa que sa surveillance n’avait pas donné grand-chose et nous remis le cube sans tarder. Nous lui expliquions le plan de ce soir tandis qu’il dégageait l’artefact de sa planque. Kyle nous assura qu’il serait au mausolée le soir même et qu’il fallait mieux pour nous que nous soyons bien armées.

Un peu plus tard dans la soirée, de retour au club Arcadia, nous dinions avant de rejoindre Irvin dans son bureau. A peine nous fûmes entrées dans celui-ci qu’Irvin s’inclina devant Naama, « l’héritière des atlantes ». Irvin se montrait déjà un peu pompeux à l’époque.

Puis il raconta à la jeune guide qu’elle était une enfant adoptée. Que son grand-père l’avait trouvée dans un couffin avec son singe. D’ailleurs Irvin pensait que le singe n’était rien de moins qu’une machine atlante. Le vieux dirigeant du club souhaita que Naama rencontre au plus vite Anastasia d’Arcadia (Ada) à Londres. Evidemment Vassilia et moi étions invitées à l’accompagner. Londres, une destination plutôt intéressante… mais le plus urgent restait de récupérer Jean-Sem des griffes du Masque Noir.

On nous présenta ensuite les membres du club, principalement des chasseurs et des aventuriers, qui allaient nous accompagner pour la mission du soir. Ils n’étaient pas au courant de tous les détails de l’histoire, mais peu importait, ils savaient manier les armes. Parmi ces braves se trouvaient Lady Astrid Wembley, Jim Ascott et son frère Timothy…

Je pris un pistolet à l’armurerie. Je pensais déjà au besoin d’apprendre à m’en servir correctement. Mais pas assez de temps devant soi à ce moment là. C’était plus une arme de dissuasion qu’autre chose.

21h. Il faisait noir. Aucune lumière n’illuminait l’endroit où nous nous trouvions. De temps en temps nous allumions nos lampes pour guetter l’arrivée du MN.

Tout d’un coup, dans l’obscurité la plus totale, une lampe électrique clignote. Les appels lumineux provenaient des dédales de la nécropole.

Une petite minute après deux types bien habillés avec des masques sur le visage se tenaient devant nous. L’un d’eux, à la voix grave et à l’accent germanique, s’adressa à nous pour que nous lui dévoilions le cube. Ce que Vassilia fit. Il nous assura que Jean-Sem était un peu plus loin mais qu’il avait besoin d’examiner le cube pour déterminer si on ne cherchait pas à le duper. Sous l’œil attentif de Vassilia et moi il regarda donc l’objet. Constatant que c’était bien l’original il fit un signe. Deux hommes amenèrent Jean-Sem jusqu’à nous. Il était dans un piteux état.

Alors que les salopards du Masque se retiraient, et que Vassilia soutenait Jean-Sem pour le conduire en lieu sûr, une fiole s’écrasa au milieu de notre groupe. Un nuage vert se répandit dans l’air. Naama s’écroula au sol en suffoquant. Pour ma part je ne me sentais pas très bien non plus. Mais la traîtrise ne s’arrêta pas là. Des types avec des masques à gaz et des matraques surgirent des ténèbres. Avant qu’ils puissent faire quoi que se soit, ils furent fauchés par les tirs précis et mortels de nos alliés du club.

Juste après la fusillade je m’élançai dans le noir, dans la direction où j’avais vu les hommes du Masque disparaître. Dans les ruines de la nécropole j’aperçu la lueur d’une lampe torche. Tel un papillon je fonçais vers elle au mépris du danger. J’arrivai très vite sur un toit à l’aplomb d’un petit groupe de quatre personnes. Je sautai sur l’un d’eux, puis d’un coup de pied en plein torse j’en couchai un autre avant d’envoyer un troisième au sol.

Malheureusement le quatrième pointa son arme vers moi et tira. La balle m’effleura la tempe et je tombai à la renverse. L’homme se dressa au-dessus de moi et pointa son arme sur mon cou.

« Il est impossible de s’attaquer au Masque Noir sans mourir. Les secrets des atlantes nous appartiendront bientôt et les sceaux seront bientôt tous en notre possession. Les petites colonies ne seront pas suffisantes pour nous arrêter car vous manquez de ténacité et de volonté pour nous vaincre. Quant à votre amie… elle sera bientôt à nous. AH ah ah… »

Son rire mourut au moment où mon pied atteignit son entrejambe. Il devint blanc avant de tourner de l’œil et de s’écrouler lourdement.

Sans m’attarder je repris le cube et les masques. Je courus retrouver les autres.

mercredi 27 avril 2011

Calsoum sera râ

Clos Tierce Roncines

Nous sommes de retour au clan de la Roche Noire. Calsoum est très marquée par ce qui lui est arrivée et ne parle toujours pas.

Halte Tierce Roncines

Après une bonne nuit parmi les siens, Calsoum semble mieux se porter. Elle demande même à me voir. La jeune Sharyar me pousse -physiquement parlant- vers la tente de ma sœur. J’y entre doucement, non sans une évidente appréhension. Je m’installe en face d’elle. Calsoum me demande alors pardon. Pardon de m’en avoir voulu d’avoir tué notre père. Elle dit qu’elle comprend ce qui m’est arrivée, qu’elle sait désormais pourquoi les évènements ont été si dramatiques.

Puis, sans prévenir, elle s’approche de moi et je serre contre elle. Je reste figée sans trop savoir quoi faire. Je me sens désemparée et en même temps soulagée.

Au fond de son repaire, tapie dans l’âme, la Lionne Rouge grogne. Elle vient de perdre une part de son emprise.

Calsoum m’avoue qu’elle va avoir besoin de moi dans les temps à venir. Il est impératif pour elle de retrouver l’éclat de la Roche Noire qu’Asadel portait à son cou au moment de sa mort. Mais aujourd’hui il a disparu et personne ne sait comment il a pu se volatiliser.

J’interromps ma sœur pour lui demander de faire rentrer les « fouineurs », Sharyar et Théo, qui espionnent depuis un moment notre conversation. Enfin je suis sûre pour Sharyar… Théo je connais bien son sens de la discrétion pour supposer qu’il se trouvait aussi dans le coin depuis quelques minutes.

Peu de temps après Bahiyya et Kharim entrent sous la tente. Calsoum revient un peu sur son enlèvement mais peu d’éléments nous permettent de trouver une piste intéressante. Nous savons juste que l’aberration qui l’a torturée cherchait l’éclat de la Roche Noire : le symbole du Kaf et de la prospérité de la maison de l’Oryx.

Dans les prochains jours les chefs des différentes caravanes vont se réunir et élire un nouveau kaf. Maintenant que Calsoum est aventurière elle est sortie du rôle non-politique dans lequel une femme doit normal se tenir. La limitation légale vient de prendre fin avec son éveil à la classe d’augure.

Le temps presse. Dans quelques semaines se seront les kafs qui se réuniront et ils éliront le prince (ou la princesse) de la maison.

Comme nous ne savons pas trop où chercher pour retrouver l’éclat, je propose d’invoquer un démon avec un sourire carnassier. Sharyar est contente de mon entrain à proposer des solutions… jusqu’à ce que Théo lui ouvre les yeux sur le fait que si je veux invoquer un démon c’est juste pour le défoncer.

De toute façon pour être élue kaf, Calsoum doit d’abord être désignée râ. C’est ce que nous faisons, Sharyar, Théo, Baiyya, Kharim et moi. Sharyar veut même faire voter Caiur… son chameau bizarre…

Une grande étape de franchie. La prochaine : le plateau du Père Oryx pour la réunion de la maison au complet (soit pas loin de 2 000 personnes).

Branle Quarte Roncines

Alors que nous sommes en route sur le chemin qui doit réunir le clan tout entier (450 personnes), ma sœur se réveille en hurlant. Elle a rêvé de trois chevaux qui fonçaient dans le désert. L’un d’eux était gris et rapide, l’autre un destrier couleur sable et entre ces deux mâles une jument bleue. Ils semblaient se combattre. Les deux mâles se liguant contre la femelle. Mais alors qu’ils galopaient le sable noircissait et toutes vies disparaissaient dans une sorte de verre noir terrifiant.

Je ne comprends pas ce que ce rêve peut bien signifier. Pour toute réponse je tends ma bouteille à Calsoum. Elle en prend une bonne rasade avant de se recoucher, troublée par cette divination énigmatique.

Brasier Quarte Roncines

Calsoum et les autres membres importants du clan se réunissent. Ces derniers acceptent le pardon de Calsoum envers la meurtrière de son père et mon retour au sein du clan est célébré. Drôle d’idée quand même…

Les râs se mettent assez vite d’accord pour désigner Calsoum au rang de kaf du clan. Au moment même où Calsoum reçoit l’approbation de tous les râs, l’éclat de la Roche Noire apparaît autour de son cou. Ainsi le secret de sa « disparition » est résolu.

Au début manque la Source

Branle Tierce Transhumance

Nous sommes en vue du plateau du Père Oryx. Les flancs de la falaise ressemblent en effet à un oryx endormi. La roche est couverte de peintures jusqu’à hauteur d’homme. Le plateau en lui-même est très fertile car une source jaillit au milieu de celui-ci. Cependant, par tradition, et pour éviter d’user les ressources du lieu, aucune caravane n’y séjourne très longtemps.

Tous les clans sont là. La Gorge et sa forge élémentaire, les exubérants membres du clan des Bêtes Pourpres, les membres de la Falaise qui marquent leur distance avec leurs alliés du Puits…. Tous sauf le clan de la Source.

Yusri, le kaf du clan de la Forge, souhaite que nous nous rendions sur les terres de la Source pour trouver la raison de ce retard surprenant.

Nous nous mettons en route sans tarder. Sharyar a pris une de mes bouteilles et elle a un peu abusé. Du coup elle est complètement défoncée et raconte des blagues stupides. Bah…. tant qu’elle tient sur son chameau ça ira.

Jourdieu Tierce Transhumance

Nous arrivons sur le territoire de la Source. Il s’agit d’une savane verdoyante au centre de laquelle coule une large rivière. Des hippopotames, des girafes, des gnous, des crocodiles et plein d’autres animaux sont présents en quantité ici.

Mais quand nous arrivons sur ce qui ressemble au rassemblement de plusieurs caravanes, le spectacle est moins agréable. Des cadavres de bêtes, des vestiges de tentes, des cadavres déchiquetés, voilà tout ce qu’il reste. On dirait qu’une tempête de sable a tout balayé sur son passage. Une tempête de sable dans l’endroit le moins sablonneux de la maison de l’Oryx. Etrange…

Théo s’écroule à genoux et son regard se perd dans cette désolation. Il est né dans le clan de la Source. Et bien qu’il n’ait jamais vraiment vécu que dans le clan de la Roche Noire, cela doit être douloureux de voir les siens anéantis.

Sharyar inspecte les lieux. Je l’aide… de mon mieux. Théo aussi mais se débrouille mieux que moi. L’attaque a eu lieu il y a quinze jours. Sharyar pense que des survivants se sont enfuis dans la savane environnante. Elle retrouve des traces. Nous les suivons.

Selon Sharyar les survivants doivent être une petite vingtaine. Leurs traces nous mènent jusqu’à de basses collines percées de canyons. Des tas de drakes du désert errent dans le secteur. Leur présence ici est anormale. Sharyar repère trois drakes à l’entrée d’une grotte dont l’entrée est protégée par des lances. Sans me poser de question je charge. Je lance ma javeline sur le premier pour attirer son attention et je me place presque au contact d’un autre alors que Sharyar, plus rapide que moi, s’est exposée aux assauts.

Au cœur du combat Théo pousse un hurlement et un éclair sort de son torse pour aller frapper les trois drakes. Encore une étrangeté du gnome.

Les drakes tombent sous nos coups. Sharyar, déjà à l’entrée de la grotte en inspecte l’entrée. Elle dit qu’un piège bloque le passage. Je le désamorce de façon brutale.

A l’intérieur règne une immonde odeur. Une quinzaine de corps de femmes et d’enfants sont entassés là. Ils sont morts de faim et de soif. Quelle mort atroce !

Au milieu de tous ces cadavres, un moribond. Sûrement un des guerriers du village. Théo s’agenouille près de lui pour verser un peu d’eau sur ses lèvres. Il délire. Il lance des imprécations contre « l’ombre dans le ciel », « la Bête », « le tueur des sables ». Il prononce le nom de Théo avant de sombrer dans la paix salvatrice de la mort.

Nous ressortons de a grotte. Nous entassons quelques pierres devant l’entrée pour former un tombeau.

Plusieurs des plus grosses caravanes de la Source viennent d’être rayées de la surface du monde à tout jamais.

Nous retournons sur le regroupement ravagé des caravanes de la Source. Nous fouillons les lieux à la recherche d’indices.

Sharyar pense que les choses se sont passées ainsi : une tempête a balayée le campement, puis celui-ci a été fouillé avant qu’une seconde tempête achève le travail. Ce qui expliquerait le peu de corps présents dans le sable. Théo dit que ce phénomène est déjà arrivé mais il reste très évasif sur le sujet.

De grandes responsabilités

Feulard Tierce Transhumance

Nous chevauchons dans les terres de la Source. Grâce à Théo nous retrouvons l’une des caravanes mineures du clan. Nous annonçons la mort du kaf au râ et nous lui parlons du triste sort qui s’est abattu sur une grande partie de son clan. Il envoie des cavaliers prévenir les trois autres caravanes au plus vite. Ils vont se rassembler pour partir vers le plateau du Père Oryx.

Clos Tierce Transhumance

Nous allons d’abord passer par le sanctuaire du Seigneur Crocodile. Un pacte lie la Source avec celui-ci. En échange d’un dû, le Seigneur Crocodile autorise les membres du clan à boire l’eau de sa rivière et utiliser les ressources de la savane féconde qui la borde.

Nous faisons envoyer un messager vers le plateau du Père Oryx pour les informer de la situation.

Branle Quarte Transhumance

Nous nous dirigeons vers les sources, celles qui engendrent la rivière et la région fertile du clan de la Source.

Nous arrivons dans un ensemble de collines desquelles jaillit une puissante rivière. Guidés par le râ de la caravane principale, nous pénétrons dans un dédale souterrain aquatique. L’eau se reflète sur les parois des tunnels. Théo semble complètement drogué… dire qu’il me traitait d’alcoolo.

Nous arrivons à un lac souterrain à l’eau d’une pureté incroyable. Une luminosité surnaturelle baigne les lieux. Sur la rive, un colosse avec une tête de crocodile. Sûrement le Seigneur Crocodile. Il se tourne vers nous et plus particulièrement vers Théo.
« Tu es venu me revoir. Je suis content ! »

Le grand humanoïde à tête reptilienne s’approche rapidement de Théo et le prend dans ses bras. Théo semble paisible. La créature s’adresse à lui comme un père à son enfant. Le Seigneur Crocodile est heureux de voir ce que Théo est devenu. Il dit qu’il a bien grandi depuis la dernière fois… Hummpff, « bien grandi », même moi je l’aurai pas faite.

Le Seigneur Crocodile nous annonce que le pacte avec la Source dépendait d’une grosse gemme mais qu’elle a été brisée. Seul le lien avec Théo maintient le pacte, au moins le temps que les hommes réparent les choses.

Nous évoquons ensuite la destruction, les morts, la tempête de sable. Le Seigneur Crocodile est persuadé qu’il s’agit d’un dragon brun. Visiblement pas un pote au ton qu’il emploie.

S’en suit toute une discussion sur le devenir du pacte du clan de la Source, que Théo devienne l’artefact vivant de ce pacte, que Théo se voit charger de retrouver une gemme aussi grosse que la précédente, qu’il devienne le kaf de la Source… Putain c’est quand que l’on revient à cette histoire de dragon brun ?

« Quoi ?!? Théo kaf ? »

Jourdieu Quarte Transhumance

Nous revenons au plateau sacré.

La tension dans l’air est presque palpable. La Falaise a négocié avec les autres clans pour définir le prochain Prince. Ils ont fait une offre qui met l’ensemble des membres de la Forge mal à l’aise. Les Bêtes Pourpres semblent apprécier le côté incisif de la Falaise. Le clan du Puits est acquis à sa cause. Les choses sont en train de mal tourner pour le clan de la Roche Noire.

Une première réunion des kafs se fait dès notre retour. Je vais me poser dans un coin, non loin de la tente. Je n’aie pas envie d’assister à leurs débats ennuyeux. En plus les traditionnalistes du Puits pourrissent l’ambiance par leur rigidité vis-à-vis des coutumes.

Les kafs font une pause pour manger un peu.

A la réunion du soir, alors que je suis assise non loin de la tente des kafs, j’entends des insultes qui fusent. Il s’agit de la voix du kaf de la Falaise… Et il insulte ma sœur !

Je bondis dans la tente des kafs et sans attendre je lance une de mes javelines sur la table juste devant le kaf de la Falaise. Calsoum reste muette. Le kaf de la Falaise sourie. Il désigne un immense guerrier à côté de lui. Un truc tout en muscle de plus de deux mètres de hauts. Ce sera son champion.

Dehors on dresse quatre piliers dehors pour délimiter la zone du duel. Ce sera un combat comme dans l’arène.

Le parfum de la poussière m’enivre. Le goût de la victoire, de la rage déversée, la chaleur du sang sur ma peau, tout cela me remonte en mémoire. Je suis sortie de mes pensées par les acclamations de Sharyar et je m’aperçois que mon adversaire est déjà sur moi. Il vient de me placer un coup. Il ouvre la bouche et montre ses dents de façon à m’intimider. Je lui place un coup puissant avec mon épée. La violence de l’impact le déstabilise.

Le grand guerrier tente de me repousser hors des limites pour retrouver son souffle. Mais je passe sous sa lame. J’effectue un pas de côté et ma lame fend l’air. Je tourne ma tête vers Calsoum pour savoir si j’épargne le guerrier. Elle ne dit rien. L’acier traverse mon adversaire de part en part et le haut de son corps s’effondre sur le sol, avant que le bas ne le rejoigne dans une flaque de sang.

Les acclamations de la foule sont une profonde jouissance. Mais elles font naître en moi une terrible tristesse. Du coin de l’œil j’aperçois le regard haineux du kaf de la Falaise. Il s’en va vers son camp et s’en ira très certainement avant l’élévation de Calsoum au rang de princesse de la maison de l’Oryx. Les visages de nombreux guerriers sont livides. Le kaf des Bêtes Pourpres met sa main dans le dos de Calsoum et l’attire vers la tente de réunions.

Plus tard

J’entends les cris de joie, les chants et les rires qui accompagnent la fête pour célébrer la nouvelle princesse. Moi, loin de cette débauche de bonheur, isolée entre des rochers je sirote mes bouteilles. L’alcool noie de nouveau mes sombres pensées. J’ai gagné un combat contre un puissant guerrier mais, se faisant, j’ai terrassé mes rêves. J’étais une gladiatrice qu’on adulait pour sa puissance, sa fougue et sa hargne ; je suis une duelliste qu’on admire pour sa force, sa violence et sa rage.

Où est passée cette liberté promise ?

Où est la différence avec Midane ?

Je ne suis qu’un instrument de destruction. Une arme qui broie les os et tranche la chair. Je le suis depuis longtemps et je le resterai jusqu’à ma mort. Pourquoi avoir cru qu’il pourrait en être autrement ? Pourquoi …

jeudi 21 avril 2011

La nécropole de la montagne de l’Enclume (partie du 14 avril 2ème partie)

Lune Seconde Roncines

Nous partons pour la nécropole. Théo nous montre sa capacité à se transformer en eau… il n’y a que Sharyar pour apprécier ce numéro de cirque.

Foirail Seconde Roncines

En fin d’après-midi nous arrivons à la nécropole. Un endroit maudit aujourd’hui. L’entrée de l’édifice est sculptée à même la falaise. Des gibets forment la décoration macabre des lieux. De grandes cages de fer remplies de corps pendent à ceux-ci et émettent des grincements sinistres.

Alors que nous marchons prudemment entre les cages de fer, des créatures surgissent autour de nous et se ruent à notre contact. Ce sont des goules. De monstrueuses engeances mortes-vivantes. L’une d’entre elles fait preuve d’une rapidité incroyable.

Un rude combat s’engage. Théo et le chien se font saisir par des goules alors que je ferraille avec l’une d’elle. Sharyar envoie ses flèches pour endommager et ralentir les créatures.

Puis, alors que je combats contre une de ces monstrueuses charognes vivantes, une autre en profite pour me saisir dans le dos. Je tente de me dégager mais il est déjà trop tard, la morsure de la première goule se plante dans ma chair.

La Lionne hurle !

Les morsures et griffures l’affaiblissent mais sa rage est puissante. Elle décapite l’une des goules d’un coup de griffe puissant. Mais, submergée par les coups qui pleuvent sur elle, la Lionne Rouge s’effondre au sol dans un cri retentissant de douleur et de colère.

Quelques instants plus tard, je vois Théo penché au-dessus de moi. Le petit s’éloigne d’un pas rapide dès le moment où il me voit ouvrir les yeux. .Sharyar me tend un truc à manger. Mais je n’aie pas très faim.

Nous entrons dans la nécropole. Une explosion de flammes détonne au moment où Sharyar ouvre la porte d’entrée. Heureusement il y a eu plus de boucan que de mal.

A l’intérieur une grande salle à colonnes s’étale sous nos yeux. Des passages partent de partout, de grands escaliers montent jusque vers les mezzanines qui sont bâties sur plusieurs étages au-dessus de nos têtes.

Alors que nous nous tenons sur le seuil, un spectre apparaît. Je lance aussitôt ma javeline qui passe au travers de son corps fantomatique. Il dit s’appeler Abdul Alrif. Il veut que nous retrouvions son corps… Drôle de demande, enfin p’tet pas pour un fantôme. En échange il nous guidera vers la « princesse ». Il doit parler de Calsoum. Il disparaît dans un vent froid qui me remonte le long de la colonne. Puis ma vision change et s’adapte parfaitement aux ténèbres environnantes.

Nous errons dans les souterrains d’une nécropole labyrinthique. Des salles et des tunnels n’ont même pas été achevés. Des morts-vivants infestent les lieux et patrouillent. Il doit y avoir une sorte de société de goules par ici ou un truc dans le genre. Peut-être une ville de ces répugnantes créatures.

Tout d’un coup un cri résonne dans les couloirs de pierre. L’écho d’un hurlement de douleur. Une voix féminine. Nous accélérons la cadence. Théo se rattrape à moi pour je ne sais quelle raison. Je commence à le repousser avant de voir qu’une fosse s’est ouverte à ses pieds. Je l’attrape et le projette de l’autre côté.

Nous débouchons sur une vaste salle circulaire éclairée. Trois goules entourent Calsouml allongée sur un autel. Une créature horrible observe la scène un peu en retrait. Une monstruosité pleine de tentacules qui se terminent tous par de petites griffes. Une aberration. Une vraie vision horrifique. Et, plus loin, presque à l’autre bout de la salle, une silhouette fantomatique, ressemblant beaucoup au gardien de l’entrée. Je fonce en hurlant.

Quelque chose me lance une attaque psychique et je me retrouve happée en direction du fantôme. Puis l’abomination pointe ses tentacules vers moi et mon esprit semble sous son contrôle. Elle me force à attaquer Sharyar. Puis les goules se précipitent dans mon dos et me griffent.

La Lionne apparaît. Sa fureur se déverse tel un torrent trop fort.

Les coups de la Lionne Rouge manquent de précision. Sa douleur et sa colère l’aveugle. Puis elle se reprend et le fantôme disparaît dans des volutes brumeuses entre ses griffes. Les ennemis sont bientôt tous à terre ou en poussière et la Lionne s’en va.

Je vais voir Calsoum. Elle a été torturée par ces ordures. Mais, dans son regard, quelque chose a changé. C’est une aventurière désormais, elle s’est éveillée à cette voie périlleuse.

Elle nous dit que l’aberration l’a questionnée sur la Roche Noire. Pas le clan, l’éclat de la fameuse Roche Noire qui se dresse au cœur de l’Oasis Noire. Cet objet serait un artefact mais aucun des membres du clan ne sait où il peut bien se trouver.

Le clan de la Forge (Partie du 14 avril 1ère partie)

Clos Seconde Roncines

Nous repassons à la caravane de Sharyar et Théo pour y faire un rapport du passage à l’oasis noire. On y récupère aussi l’itinéraire le plus court pour se rendre au clan de la Forge. Mais, finalement, heureusement que Sharyar est là pour nous guider.

Brasier Seconde Roncines

Nous arrivons sur un territoire où la terre est d’un rouge puissant. Le clan de la Forge est installé par ici à cause des minières de fer qui sont présentes un peu partout dans le coin. Actuellement, selon les derniers renseignements pris auprès de la Roche Noire, le clan devrait se trouver du côté de la Butte Bleue.

Alors que nous sommes à une demie journée de marche de notre objectif, la lumière du soleil est étrangement voilée, comme si de la poussière volait dans l’air jusqu’à des hauteurs vertigineuses. D’ailleurs, à l’horizon, des tourbillons naissent et meurent à des vitesses surprenantes.

Les tourbillons de poussières se font de plus en plus proches. Ils sont nombreux et leurs formes rappellent parfois une vague silhouette humanoïde. Je regarde ma bouteille… plutôt efficace cet alcool de datte ! Mais Théo dit que se sont des créatures magiques, sûrement de dangereuses aberrations. On les évite du coup… et merde. Puis nous continuons vers le clan de la Forge.

Aux abords des caravanes de la Forge, une elfe à la chevelure rousse flamboyante apparaît au sommet d’un rocher. Armure lourde de métal, arbalète… elle a vraiment un look étrange pour une elfe. Elle dit s’appeler Shab, elle est la gardienne du clan. Sharyar présente alors notre groupe et la raison de notre venue.

Shab nous confie que les hommes de poussières sont apparus il y a quelques semaines de cela et qu’ils rôdent depuis dans le secteur. Ces apparitions coïncideraient avec la mort du Prince Asadel. Je bois une petite rasade pendant que Shab conseille à Sharyar d’aller voir Yusri, le Kaf de la Forge.

Le campement du clan est situé sur le bord d’une carrière, en hauteur. Les buttes alentours sont couvertes d’armoises et quelques drakes paissent tranquillement. Au milieu du camp se trouve un immense chariot de bois et de métal où des forgerons s’agitent à fabriquer armes et armures métalliques. Sûrement la fameuse forge élémentaire.

Le Kaf nous accueille sous sa tente. Il connait déjà Sharyar et Théo, mais ignore qui je suis. Je marmonne qu’il ne vaut mieux pas savoir, mais Sharyar me présente : «C’est Kyara, nous l’avons retrouvée il n’y a pas longtemps ». Je ne sais pas dire si Yusri à l’air mal à l’aise ou écœuré à l’idée d’accueillir la meurtrière du Prince, mais ma venue ne semble pas l’enchanter.

Après les présentations, un drakéïde nous rejoint assez vite. Il se nomme Gassen, c’est le maître de la forge élémentaire. Je me demande pourquoi avec une telle forge, Yusri se plaît à porter un gantelet noir assez abîmé à la main gauche.

Nous discutons ensuite de ce qui nous amène ici : l’enlèvement de Calsoum. Yusri nous affirme l’avoir vu il y a une quinzaine de jours ici même pour parler politique. Yusri nous dit qu’elle œuvrait depuis un moment auprès d’Asadel pour prendre un jour sa relève… ah. Je n’en savais rien. Et Sharyar et Théo aussi. Calsoum serait venue pour renforcer les pactes qui existent entre la Roche Noire et la Forge.

Yusir nous raconte que la Roche Noire a toujours été le clan du Prince et que la Forge a toujours soutenu celui-ci. D’ailleurs le premier Prince avait un membre du clan de la Forge comme garde du corps et il a donné ses mains pour sauver son seigneur. D’où les fameux gantelets noirs, mais à l’heure d’aujourd’hui l’un d’eux est manquant (un fait qui n’est pas récent).

Yusri pense que le mariage de Calsoum est problématique car elle devrait renoncer à son droit de Kaf en se mariant au Prince de la maison du Renard. Mais bon il s’agit d’un mariage d’amour… je soupire… Sharyar s’extasie… je soupire intérieurement cette fois.

Cependant, depuis l’enlèvement de Calsoum, le clan de la Forge n’est pas certain de soutenir le nouveau Kaf que le clan de la Roche Noire présentera pour être Prince. Il se fait donc urgent de retrouver ma sœur. Je ferai ce que je peux… elle ne m’a pas rejetée alors que j’ai tué son père (et le mien par la même occasion) et je n’ai pas de raison de la laisser dans la sale situation dans laquelle des voyous l’ont entraînée.

De plus, si les quatre clans fondateurs (tous sauf Puits et Falaise) forment l’axe fort de la Maison de l’Oryx. Les deux plus récents, rattachés bien après la fondation de la Maison, ont bien grandi depuis leurs créations et ils aspirent sûrement à une nouvelle redistribution des rôles. Sharyar a l’air de penser que la Falaise est derrière tous les soucis de ces derniers jours. Il ne vaudrait mieux pas… pour eux !

Le nouveau Kaf de la Roche Noire fera donc pencher la balance pour l’élection du Prince. La Source suivra la Roche Noire sauf si les Bêtes Pourpres influent sur la Source pour que le clan prenne une autre décision. La Forge est aussi susceptible de changer de bord. Tout cela s’annonce compliqué.

Sharyar récite alors les paroles du démon de l’Oasis Noire. Le drakéïde pense que cette histoire de « ténèbres » doit être liée à l’Ombreterre. Et, dans le coin, il n’y a qu’un passage vers l’Ombreterre. Il se situe à la nécropole de la montagne de l’Enclume. Nous allons donc nous y rendre.