dimanche 28 février 2010

La mort de Phénix


28 Octavus 1667

La soirée débute. Nous décidons d’aller voir du côté de la résidence portuaire pour retrouver les agresseurs d’Irvin. Cependant nous n’arrivons pas à nous décider comment opérer. Dans la conversation, je commence à parler de préparer l’arrivée de Miranda à Kirk. Mais Kirsten et Irvin me font remarquer que sa venue sera peut-être plus utile après la rencontre avec l’Errant Gris.

Nous marchons dans les rues de Kirk en direction de la résidence portuaire. Mais à peine avons-nous fait quelques dizaines de mettre hors de la demeure de Lorraine, qu’Irvin nous signale que nous sommes suivis. Il n’arrive cependant pas à repérer le type qui nous suit. Nous nous dissimulons au coin d’une rue. Mais personne ne vient. Tout d’un coup un objet tombe sur le sol. Nous nous mettons aussitôt à l’abri. Rien ne se passe. Je vais voir ce dont il s’agit. C’est une pierre avec un papier plié en huit avec une tâche d’encre noire au centre. Elvin est très inquiet.

Nous nous remettons en route vers la résidence. Le message étrange n’est pas pour nous rassurer. Mais, alors que nous marchons discrètement dans une rue, Elvin s’écroule brusquement. A peine le temps de se demander ce qui se passe et un filet de sang commence à couler sur les pavés. Elvin a une flèche en fer plantée dans la nuque. Il est mort… La tristesse et la peur me gagne. Kirsten ne dit rien, mais les flammes de la colère brûlent dans ses yeux. Le sale enfoiré qui a fait cela comprendra un jour la voie du malheur qu’il a choisi. Pauvre Elvin… si dévoué… si peu violent… mourir comme cela…

Je cours vers la maison de Lorraine pour y chercher des renforts et surtout des gens pour ramener le corps d’Elvin. De retour chez les Filles de Sophie, un ange-gardien reconnait la marque de l’assassin. Le coup de la marque noire est une annonce de mort, un instrument de peur qui n’est qu’une vieille méthode des pirates vodacce/castillan. Cet assassin serait responsable de trois assassinats spectaculaires, et sûrement bien d’autres dans l’ombre.
Kirsten souhaite partir le plus vite possible pour l’Eisen afin d’enterrer Elvin près de son domaine. Lorraine va s’arranger pour trouver un navire et assurer notre protection. J’ai l’impression que sombre menace plane au-dessus de nous. Et cet assassin, serait-ce pour nous voir échouer qu’il nous épargne aujourd’hui ? Est-ce Elvin la véritable cible ? Maudit soit Légion et ses sbires…

Avec cet incident Kirsten propose d’organiser le retour de Miranda plus tôt que prévu.

29 Octavus 1667

Un voilier rapide a été trouvé pour emmener Kirsten à son domaine, en Eisen, sur les côtes. Moi je me charge de préparer le retour de Miranda. Cela se fera à l’aide d’Irvin qui usera de son invisibilité le moment venu.

1 Nonus 1667

Ce soir je suis prise de frissons. Une violente fièvre me gagne. Je m’affaiblis à une vitesse effroyable. Un médecin des Jennys vient me voir dans ma chambre. Il m’examine, puis blêmit d’un coup. Des abcès se sont formés au niveau de certains de mes ganglions. Le médecin dit que j’ai attrapé la malemort… il me fait peur. Il se barre en courant chercher le remède, mais tout d’un coup je doute qu’il revienne.

Le temps passe…

J’ai mal. Je perds conscience de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps. Je vois Ilsa auprès de moi, mais on me fait comprendre que je me plante.

Le temps passe…

Je revois Ilsa dans mes visions. Cette fois j’entends même sa voix. Elle me prend la main et me supplie de ne pas mourir. Ilsa… je…

Le temps passe… (13 Nonus 1667)

Je reprends conscience dans la neige, en plein blizzard. Il y a une grotte non loin. Mon esprit est embrumé mais je crains de savoir ce qui est en train de se passer. Viendrait-il me voir dans la mort ?

A l’intérieur de la grotte il fait chaud. Un bassin d’eau chaud en occupe le centre. Je m’y installe pour me réchauffer. Tout d’un coup je remarque un type en face de moi. C’est un vieil homme vigoureux. Un type à qui il manque un œil. L’Errant Gris.

Nous discutons un peu, mais je sais déjà ce qui va se passer. Je parle mais finalement cela n’a plus d’importance. J’ai choisi de tenter de protéger Théah… et cela à un prix. Maudits êtres de Lumières et leurs concepts inhumains. La seule chose que j’ai retenu de son discours, hormis ce que je savais déjà, c’est qu’en deviendra Haut-Roy je serai au centre des évènements du peuple Vendel/Vesten, mais que je ne devrai pas oublier que je ne serai pas le centre. Après j’ai dû ôter mon œil gauche. Je préfère passer sur ce fait… il m’est encore douloureux.

Je suis devenu le Haut-Roy. Je connais désormais la culture vendel/vesten, la langue de cette nation et je maîtrise la magie de Quatre Voies. Désormais tous les vendels et tous les vestens sauront que je suis le Haut-Roy. Je vais peut-être pouvoir changer le cours des choses… mais à quel prix ? Je me suis défigurée, Phénix vient de disparaître sûrement à jamais, et la magie des Quatre Voies m’oriente dans une direction inconnue et loin de ma nature. Le syrneth rencontré il y a bien longtemps avait raison. La voix de la Lumière n’est qu’abandon. La flamme de mon être s’éteint. Puisse-t-elle au moins sauver ceux que j’aime.

Je ressors d’une sorte de tumulus. Je vois mes compagnons… et Ilsa. Elle se jette dans mes bras. Mon corps est blessé, mon âme est éteinte, mais au moins mon cœur s’emballe. J’ai envie de crier à Ilsa tout ce que je ressens pour elle, mais seules les larmes coulent, de mon œil désormais seul…

jeudi 18 février 2010

Pensées Intimes 003


J’ai pris le temps de réfléchir un peu et des idées nouvelles, mais pas tant que ça, ont germé dans mon esprit. Depuis un moment mon moral ne cesse de diminuer et je trouve pour remédier à cela des solutions qui n’en sont pas. A mon manque de romance et de relations charnelles, je trouve un remède inefficace dans la boisson et la mélancolie. Si la devineresse n’a résolu presque aucune des questions que je me pose, elle m’a donné l’envie de changer les choses et de me prendre en main. Ou plutôt, si nos destins sont bien entre nos mains, je n’ai pas l’intention d’attendre que quelqu’un, Errant Gris ou non, me dise quoi faire.

Depuis le moment où j’ai pris l’identité de Phénix, je n’ai pas trouvé de manières de différencier ce « personnage » de ma personnalité publique, qui devait être Miranda. Depuis un moment même je ne suis plus Miranda. Mais Phénix a fini par redevenir Miranda, quelque part. J’ai donc décidé de remettre en activité Phénix, sous le masque de laquelle je pourrai vivre des aventures plus trépidantes, des romances et des relations saphiques avec d’autres femmes. Et d’un autre côté Miranda sera un des autres aspects de ma personnalité, plus réservée, plus posée et moins enflammée. Le plus important désormais va être de bien définir ces deux « personnages », qui ne sont que deux reflets de ma vraie nature.

Avec Miranda j’espère jouer un rôle politique visant à réconcilier les Vendels et les Vestens. Miranda sera clairement le visage public de ma personnalité. Une femme active dans son rôle mais qui ne s’emporte que peu. Une diplomate résolue qui vise avant tout à trouver les voies les plus sûres pour réunifier ce pays séparé. J’essaierai de faire en sorte que Miranda passe pour une non-combattante, forçant ainsi les éventuels ennemis à se montrer imprudents, en espérant que Kirsten et Irvin soient bien là pour m’appuyer si j’assume ce rôle.

J’aimerai aussi que Miranda soit en couple avec une autre femme, pour éviter ces moments de solitude qui me blessent quand je prendrai ce rôle, mais je ne sais pas encore comment gérer cela. Dans ma vision des choses j’ai envie de partager des histoires d’amour et des relations saphiques avec Phénix, du coup si je vis une histoire à long terme avec Miranda, dois-je trouver quelqu’un qui connaisse les deux pans de ma personnalité ou seulement un. Je ne crois pas que le mensonge soit idéal pour vivre une relation sereine, mais peut-être est-ce la seule chose à faire.

Je compte bien demander à l’Errant Gris de faire en sorte qu’il nomme un nouveau Haut-Roy. Je suis prête à assumer ce rôle mais je n’ai pas franchement envie de me mutiler pour lui ou de me perdre dans la neige. Les scaldes pourront raconter cela dans leurs histoires, mais je n’ai pas sincèrement l’intention de me prêter à ce jeu que je trouve inutile… et très douloureux.

Quant à Phénix, je vais faire en sorte de lui faire retrouver son rôle premier. J’avais construit ce personnage flamboyant, sensuel, voir érotique, enflammé et passionné, dans le but de vivre des choses que je désirais mais que je n’ose assumer à visage découvert. Je voulais du panache, des romances trépidantes, des passions enflammées intenses et des combats hauts en couleurs. Mais à force de trop mêler Miranda à Phénix, je n’ai pas réussi à vivre cela.

Je vais m’efforcer de changer la donne. Je vais redonner à Phénix sa sensualité, son côté mystérieux, sa fougue pour les duels et ses envolées provocantes. Je compte aussi développer avec Phénix mon côté artistique. J’aimerai apprendre à dessiner et à écrire pour narrer quelques aventures, à la fois imaginaires et réelles. Pas question de faire l’éloge de la luxure et de la violence, mais plutôt de l’érotisme, des femmes et de l’importance de combattre pour prendre sa vie en main. Il va falloir que je travaille beaucoup sur ce point, mais mon instruction artistique devrait pouvoir me servir. Phénix deviendra une espionne, une intrigante et une duelliste de l'ombre au service des Filles de Sophie et de nos objectifs.

Bref vous l’aurez compris, je compte reprendre mes deux visages, pour satisfaire mon besoin de rendre ce monde meilleur mais aussi pour trouver le bonheur et le plaisir nécessaire à mener tous ces rudes combats qui nous attendent. Je ne suis pas une femme qui peut vivre sans passion, sans amour ni attention. J’ai besoin de me sentir libre, de sentir les caresses de la chair et les emballements du cœur, de combattre les ténèbres et de préparer la paix.

Au sujet de mes compagnons, je ne sais pas quel rôle ils comptent jouer dans notre avancée commune, mais je suis prête à les soutenir dans leurs choix. J’ai enfin réussi à faire les miens et d’ici quelques temps je serai bien plus disposé à les aider. Il me faut juste prendre un peu de temps pour mettre mes idées en ordre et retrouver cette flamme qui m’animait. Je sais qu’Irvin veut retrouver sa famille au plus vite, mais notre priorité n’est-elle pas de construire un monde où les ténèbres ne seront pas les maîtres, car il semble que nous en ayons l’occasion. Pour Kirsten, j’espère qu’elle verra un peu moins la vie en noir, le mariage de sa cousine sera peut-être l’occasion d’oublier un peu les mauvaises nouvelles. Nous irons bien sûr en Ussura pour retrouver son frangin mais pour le moment nous ne pouvons nous y rendre. Elle pourrait jouer une intermédiaire précieuse pour faire en sorte que l’Eisen n’entre surtout pas en guerre contre les Vestens, comme je l’ai vu dans une de mes visions.

Un Destin entre les Mains


24 Octavus 1667


Alors que nous commençons à redescendre la montagne, je me rappelle soudain mes questions sur les fantômes, celles que je devais poser à la vieille femme. Nous remontons donc pour retourner voir Gunrund.

Quelques dizaines de minutes plus tard, nous sommes de nouveau en train de discuter avec la vieille devineresse. Au sujet des fantômes elle me dit juste que ceux-ci sont inquiets. Ils sont inquiets car on les oublie. Et comme les runes, dont la force provient des souvenirs de la bataille contre le Grand Serpent, la puissance des fantômes, qui devront combattre aux côtés de l’Errant Gris le moment venu, s’estompe elle aussi. Les noms ont une grande importance chez les Vestens, car c’est ce qui fait que les ancêtres soient si puissants, mais les Vendels ont détruit les noms, et par là même les souvenirs liés à ces noms.

Kirsten en profite pour interroger Gunrund sur le rapport entre les runes et les weisens. La devineresse lui avoue qu’un vendellar serait responsable de cela, mais il semblerait qu’il n’en a pas vraiment eu conscience. La mort de l’empereur d’Eisen (mais aussi l’apparition des weisens) serait due à un porteur d’une rune vivante. Le désespoir du porteur s’étant transmis à l’empereur qui a mis fin à ses jours. Ce porteur de rune porte le nom de Herdje (Ruine). Cependant, selon elle, il n’y a rien à faire pour guérir les weisens. Seule la mort mettra fin à cette tragédie.

Elle reparle encore des choix à faire. Mais elle nous explique surtout qu’il est très difficile de lire en nous, car nous serions les maîtres de notre propre destin. Du coup elle nous dit que l’Errant Gris ne pourra certainement pas nous imposer des choix, en raison de notre nature même. Il ne pourra vraisemblablement que répondre à nos demandes, ou les refuser j’imagine.

Alors que la soirée se passe, et que la vieille femme parle, Kirsten succombe peu à peu aux effets de l’alcool de myrtille que notre hôte nous a offert. Faut dire que la liqueur est assez délicieuse. De toute façon nous allons dormir dans la grotte car la nuit est tombée pendant nos longues discussions.

25 Octavus 1667

Départ des montagnes vers Kirk.

27 Octavus 1667

Nous arrivons à Kirk dans l’après-midi. Nous allons nous poser chez Lorraine. A notre retour à la demeure en question, Valentina et Juliette se porte aux nouvelles et nous en donnent. Lorraine est allée voir Valmok et une alliance imprévue est en train de naître. Cependant elle doit rester secrète. Le maître des runes, celui que nous avions ramené au prévôt il y a quelques jours, est mort empoisonné. Il devait donc avoir quelques secrets à révéler. Kirsten se voit remettre une lettre de Fraü Pösen. Elle annonce à sa cousine qu’elle va se marier au printemps, qu’une guerre civile menace la Vodacce, et que certains Eisenfürst commencent à poser des problèmes. Bref, une petite nouvelle heureuse, les autres pas vraiment.

Je vais passer la soirée avec Amanda. D’une part pour avoir l’occasion d’être avec elle, mais aussi pour trouver un peu de réconfort. Je lui parle de mes petits malheurs et des mes choix futurs bien délicats. Elle me conseille vivement d’en parler avec mes compagnons. Elle a raison, mais l’empressement de l’avalonien me met mal à l’aise. Quant à Kirsten je ne sais guère quels sont ses objectifs à court terme, si ce n’est d’aller voir son frangin dans le maudit pays où le froid règne en maître incontesté.

28 Octavus 1667

Nous nous retrouvons chez Lorraine pour le petit déjeuner. Irvin nous annonce qu’il a manqué de se prendre un carreau durant la nuit. Trois types ont tenté de mettre fin à son existence, mais sa magie lui a permis de leurs échapper et de les suivre jusqu’à un ensemble de maisons au niveau du port.

Je profite de ce moment pour questionner les autres sur les choix à faire sur l’Errant Gris. Et les réponses sont similaires à l’idée que je m’en faisais. Nous attendons donc la soirée, mes compagnons m’ayant peu éclairé sur la situation en cours. Mon moral est de moins en moins bon. Il faut que je me bouge pour changer les choses, sinon je vais finir par n’en avoir rien à faire que ce monde soit détruit ou non. Je passe l’après-midi dans ma chambre à sculpter, mais ma création artistique est au point mort. Je ne fais rien de bien.

Cependant Kirsten a été à la bibliothèque pendant ce temps là et elle s’est renseignée sur le Haut-Roy et le rapport avec l’Errant Gris. Des informations précieuses qu’elle ramène en début de soirée et qui se résument aux points importants suivants :

- D’après les lois Vendels, le Conseil Vendel doit obéir au Haut-Roy.

- Il n’y a eu que deux Haut-Roy entre le début de la séparation des Vendels/Vestens et la disparation du dernier Haut-Roy. Et le dernier a été très véhément vis-à-vis des Vendels.

- Le Haut-Roy est un élu de l’Errant Gris et est la voix de celui-ci auprès du peuple Vendel/Vesten.

- Pour devenir Haut-Roy il faut être choisi par l’Errant Gris. Il se passerait alors toujours à peu près la même chose. L’élu se perd dans une tempête de neige, il trouve refuge dans une grotte, il a une sorte d’épiphanie mystique et offre son œil gauche à l’Errant Gris. Charmant…

Il faut maintenant qu’on se décide sur la suite des choses. Retrouver les agresseurs d’Irvin va nous permettre de nous retrouver sur un objectif à très court terme, mais je crois qu’il faut envisager dès maintenant la suite pour nous préparer au mieux à « tracer notre propre destin » comme aurait dit la vieille devineresse.

mercredi 10 février 2010

La vieille devineresse


18 Octavus 1667

Nous attendons depuis 30 minutes non loin d’une taverne, en compagnie d’une jeune guide : Katherine. Autour du lieu gravitent une douzaine de filles. Après une longue attente un type vient dans le secteur et récupère de l’argent à chaque fille. Nous attendons qu’il reparte, puis nous le filons.

Nous suivons le type qui a récupéré l’argent des prostituées dans des rues puantes et sales. Il disparaît sous un porche quelques secondes et s’en va. Nous restons là à attendre que celui qui a réceptionné le coli se montre à son tour. Quelques minutes plus tard un homme émerge de l’ombre du porche. Il est flou, au sens propre. Et l’alcool n’a plus d’effet sur moi. Il doit s’agir d’un des effets de la rune des mystères. L’homme se dirige vers les montagnes, il arrive en contact avec une paroi rocheuse et disparaît soudainement. Irvin s’approche des lieux et il finit par percer une illusion magique. Derrière se trouve un long tunnel et des marches. Irivin fait signe aux autres de nous suivre. Une fois tous réunis nous avançons dans les ténèbres les plus totales. Seuls Irvin et Elvin semblent distinguer quelque chose.

A un moment de notre avancée, une faible lueur attire mon attention. Il s’agit d’une lanterne posée dans le coin d’une cavité rocheuse. Dans cette cavité une demi-douzaine de types se sont placés en embuscade. Après un bref retour en arrière pour prévenir les autres, Irvin et moi contournons les gars pour les prendre à revers. Mais alors que nous nous préparons à attaquer une boule de lumière apparaît dans la cavité et m’aveugle. Saloperie de magie.

Juste après l’apparition de la sphère lumineuse le combat commence à faire rage dans ce lieu exigu. Irvin fracasse ses adversaires avec sa délicatesse habituelle, Kirsten prend les coups sans subir de lourds dommages, Katherine s’est planquée avant le combat et Elvin s’avance plus profondément dans les lieux. Tous nos adversaires sont recouverts de ce flou étrange qui rend leurs mouvements imprévisibles et leurs octroie un net avantage pour se défendre contre nos attaques. A un moment du combat le chef de nos adversaires porte une lourde attaque contre Kirsten et manque de la blesser gravement. Je bondis alors sur lui et le cloue au sol après l’avoir déséquilibré. Un des derniers adversaires tente de fuir le combat mais Kirsten lui lacère le dos, alors qu’Irvin envoie un coup de tête percutant contre son ennemi.

Le combat prend fin mais un gémissement étrange provient de plus loin. Un type terrorisé, jeune et bien habillé, est entouré de formes fantomatiques. Les fantômes s’inclinent à mon approche… mais je ne comprends toujours pas ce qu’ils veulent. Un des fantômes s’introduit dans le corps du type et j’entends une voix d’enfant dire « Va voir la vieille dans les montagnes ». Mais le fantôme est expulsé très vite du corps et je dois poser des questions où il est possible de répondre par oui ou par non, afin d’en apprendre un peu plus de la part des fantômes. Ils disent que tout cela à un rapport avec l’Errant Gris, qu’ils avouent connaître. Mais je n’arrive pas à tirer grand-chose d’autre si ce n’est qu’un des fantômes est une de mes ancêtres.

Je réveille le chef des proxénètes. Il doit savoir des choses intéressantes. Mais il ne parle pas si facilement. Kirsten est obligée de l'interroger jusqu’à l’aube avant qu'il se décide à parler.

19 Octavus 1667

Kirsten n’a pas l’air content. Le type qu’elle a interrogé a succombé à la rune des mystères. Insidieuse, elle a dû avoir une emprise grandissante sur lui à chaque information qu'il révélait, et elle a fini par l'achever. Mais il a lâché quelques informations importantes avant de mourir. L’homme en question est sûr que son réseau de proxénétisme s’inscrit dans une opération de plus grande envergure. Son but, à lui et son petit réseau, était de faire en sorte que l’ordre social de Kirk ne trouve aucune stabilité. Pour se faire il devait empêcher Lorraine d’agir et continuer de favoriser les disparités sociales. Il sait qu’il y a d’autres équipes qui ont des missions similaires, mais il ne sait ni où, ni ce qu’ils font pour cela. Avant de trépasser il a confié que Valmok, le chef du conseil Vendel, est un des gros financiers des projets de Lorraine, bien que peu de gens soient au courant. Le type savait n’être qu’un pion dans une opération bien plus vaste : la lutte pour le pouvoir en Vendel.

Plus tard dans la matinée nous faisons venir la garde pour qu’elle récupère le proxénète survivant, mais avec le nez cassé, et le jeune homme qui est très certainement un maître des runes, vu le matériel qu’il portait sur lui. Pour l’instant il est toujours dans le coma, et cela depuis qu’un fantôme s’est introduit en lui.

Avant de prendre un peu de repos chez Lorraine, nous avons une petite réunion avec elle, ses deux amies, Valentina et Juliette. Nous les informons de tout ce que nous avons appris en démantelant le réseau des proxénètes mystérieux. Lorraine est très surprise d’apprendre que Valmok la soutient. Elle semble le prendre pour un vieux guindé. Valmok est en plus l’homme le plus riche de Théah.

Après un repos bien mérité, nous nous préparons pour notre petit voyage dans les montagnes. Nous repérons sur des cartes l’endroit où nous devons nous rendre. Nous aurons sûrement une semaine de voyage pour faire l’aller-retour.

20 Octavus 1667
Journée de préparations et de repos.

21 Octavus 1667

Départ pour les montagnes et la « vieille folle » comme les gens de la ville l’appellent.

21 au 23 Octavus 1667

Voyage vers les montagnes. Au soir du dernier jour nous nous installons dans un petit village pour la nuit. On nous a indiqué comment trouver le repaire de la vieille femme des montagnes.

24 Octavus 1667

Nous montons vers l’abri de la « vieille folle ». Irvin repère l’entrée de celui-ci grâce à la toupie syrneth. Et en début d’après-midi nous arrivons devant l’entrée d’une grotte naturelle. Nous y entrons et avançons jusqu’à nous retrouver dans une grande cavité au centre de laquelle un feu crépite. Une vieille femme toute ridée, emmitouflée dans des fourrures, lèvent des yeux malicieux et très vivants à notre approche.

Elle se présente sous le nom de Gunrund. Elle dit avoir des réponses pour nous mais que de toute façon nous n’en tiendrons pas compte… enfin une devineresse qui a les pieds sur terre. Dans la caverne se trouvent de nombreux tableaux qui représentent une belle femme. Sûrement Gunrund quand elle était plus jeune. Le travail de l’artiste-peintre est aussi spectaculaire que la beauté de cette femme.

Je commence à l’interroger, mais mes questions partent un peu dans tous les sens tellement je ne sais pas par où commencer. Dans ses réponses, parfois difficiles à comprendre, j’ai retenu les choses suivantes (si tant est que j’ai saisi le sens des paroles de la vieille femme) :

- Pour rencontrer l’Errant Gris il suffira de se lancer sur la mer et de désirer le voir. Mais il faut que je comprenne ce qu’il veut, et peut-être ce que nous nous voulons, avant d’aller le voir. Elle parle d’un sacrifice à faire et du fait qu’il faille avoir foi en l’Errant Gris pour que ce voyage vers lui soit utile.

- Au sujet des rêves que j’ai faits dans les nuits passées, elle me dit qu’il s’agit d’avenirs possibles. J’ai d’ailleurs repéré un tableau où j’y suis représentée, dans un cas en générale des Faucons Noirs, les pirates Vestens, dans l’autre à la tête d’une armée eisenor pour détruire les Vestens. Pour l’instant, selon Gunrund, il n’y a pas d’autre avenir possible. Pour l’instant…

- Elle dit que la victoire des Vendels ou des Vestens sur l’autre faction de ce peuple autrefois unifié, sonnera l’arrivée du quatrième prophète. Soit parce que les Vendels ne seront plus là pour proposer au monde une alternative à la guerre, soit parce que les traditions des Vestens seront oubliées et que le Grande Serpent se réveillera.

- Elle me dit aussi que le monde ne peut exiger le sacrifice d’une mortelle et qu’il est de ma propre décision de savoir si j’ai la foi d’aller jusqu’au bout pour empêcher l’arrivée du quatrième prophète. Elle dit que si je ne fait pas ce choix, peut-être que quelqu’un d’autre le fera plus tard. Ouais enfin elle n’a pas l’air de savoir si ce « plus tard » ne sera pas juste un simple « trop tard »…

- Si je dois aller voir l’Errant Gris, je dois savoir ce que j’attends précisément de lui, pour qu’il nous offre les outils nécessaires pour créer un avenir pour Théah, moins sombre que les deux qui sont en marche actuellement.

Nous prenons un repas avec la vieille femme tandis que j’essaie de digérer toutes les choses qu’elle vient de me dire. La chose qui ressort le plus de tout cela c’est que je doive faire un choix…

vendredi 5 février 2010

Les Fantômes de Kirk

16 Octavus 1667

Le matin, alors que nous terminons de déjeuner, la discussion s’anime autour d’un sujet : Que faire en priorité ? Aider Lorraine ou trouver le maître des runes vestens qui se trouve en ville. Irvin qui veut toujours aller vite… trop vite, propose d’aller voir le maître des runes pour se rendre dans les plus brefs délais auprès de l’Errant Gris. Mais notre priorité, en tous cas la mienne, et probablement celle de Kirsten, c’est de venir en aide aux Filles de Sophie dont nous faisons partie. Je sors donc avec la ferme intention de tenter d’aider Lorraine du mieux possible.

Il est aisé de trouver le refuge qui a brûlé durant la nuit. Un nuage noirâtre flotte encore au-dessus de l’endroit en question. Le quartier est très miséreux et les taudis de bois se jouxtent. Nous arrivons à retrouver Lorraine en grande discussion avec un grand blond athlétique. Lorraine nous le présente assez vite comme étant Ivar Dags, le prévôt de la ville. Ce dernier nous parle de la grande difficulté que ses hommes ont pour trouver les proxénètes à l’origine de la prostitution illégale qui règne dans le quartier. De plus il semblerait que toutes les personnes qui possèdent des informations sur le sujet soit incapables de les communiquer. De la magie serait peut-être à l’œuvre derrière tout ça. Ivar pense notamment à la rune des mystères, une rune vesten qui pourrait avoir ce genre d’effet. Lorraine nous donne donc quelques informations sur maître Colson, le maître des runes qui enseigne à Kirk. Il serait un fervent participant de la fameuse cathédrale flottante et un grand dévot.

Alors que nous nous apprêtons à quitter les lieux je repère un tireur. Je plaque alors Lorraine à terre pour éviter qu’elle ne se prenne le carreau. Mes compagnons semblent avoir repérés le tireur mais il s’éloigne trop vite pour tenter de le rattraper. Un des gardes du corps de Lorraine manque de se jeter sur moi n’ayant pas compris tout de suite la situation. Kirsten ramène le carreau, pour une fois dans les mains, sur lequel elle a repéré une rune. Il va vraiment falloir aller voir maître Colson.

Un peu plus tard nous débarquons du côté de l’école des runes vestens. Nous allons jusqu’à uen salle dans laquelle de jeunes personnes s’entraînent à tracer des runes dans du sable sous l’œil vigilant d’un professeur. Très certainement maître Colson. Nous l’interrogeons sur les runes, celle du carreau mais aussi la rune des mystères qui pourrait sévir sur le quartier pauvre. Il semble persuadé que la rune du carreau soit l’œuvre des Faucons Noirs, ces pirates vestens qui sévissent dans la région. Il nous entraîne vers son bureau avant de poursuivre ses explications sur les runes. Les runes peuvent être temporaires, mais aussi permanente quand elles sont tracées dans des matières qui résistent au passage du temps. En fait elles ne sont pas vraiment permanente, elles ne durent alors qu’une année, la seule manière de rendre une rune permanente étant d’être un maître des runes et de la graver sur soi.

Nous lui demandons quelques informations sur l’Errant Gris. Selon de nombreux témoignages il semble qu’il a trouvé refuge sur une île magique au milieu des îles vendels. Maître Colson avoue sa participation au projet de la cathédrale flottante dans le but d’unir la nation vendel sous la bannière de Théus. Une unification qui semble vouloir se faire dans la violence et le sang, d’un côté et, semble t-il, de l’autre. Alors que nous sommes sur le point de partir, une étagère garnie de livres s’écroule sur le sol. Le menuisier du coin ne semble pas très talentueux.

Nous allons manger dans un endroit proche de l’école. Kirsten nous raconte alors une histoire bizarre à propos d’une gravure qui lui aurait lancé un regard et un sourire quand elle ramassait les livres pour aider maître Colson. Cette gravure représentait l’Errant Gris. Un instant j’ai cru que c’était une blague, mais elle semble sérieuse. Etrange …

Nous discutons ensuite du problème des proxénètes et de la manière dont nous allons pouvoir mettre la main dessus. Un courant d’air froid assaille tout d’un coup notre table, et pourtant la porte de la taverne n’a pas été ouverte depuis un moment. Elvin lance alors d’un ton glacial : « la mort rôde. ». Rassurant… Mais en effet j’ai le sentiment de sentir quelque chose. Je repère un vieil homme assis à une table dans le coin de la pièce, mais quand je tourne de nouveau la tête vers lui il n’est plus là.
Nous rentrons informer Lorraine de nos recherches. Elle semble toujours dans une grande colère et elle ne sait pas par où commencer pour résoudre cette histoire. Nous nous interrogeons sur la manière dont nous allons procéder mais pour le moment aucune idée n’est satisfaisante.

Dans la soirée, après un tour dans un des merveilleux saunas de Kirk, où je peux regarder de jolies filles dénudées. J’ai même fantasmé sur Kirsten un instant. Il va peut-être falloir que j’arrête d’y aller avec elle. Ensuite, Kirsten et moi allons nous détendre à l’opéra. Bon c’était joli mais je n’ai pas compris un seul mot de toute la pièce. Alors que nous rentrons vers la demeure de Lorraine nous apercevons une forme translucide au coin d’une rue. Un vieil homme. Le vieil homme que j’ai vu lors du repas du midi d’ailleurs. On avance vers lui. Il disparaît à l’angle et nous attend quelques dizaines de mètres plus loin à l’angle d’un autre bâtiment. Drôlement rapide pour un vieillard. Il nous amène ainsi jusqu’au sentier qui serpente dans les montagnes et donne sur le quartier de l’université. Il montre le sentier du doigt puis disparaît. Comme il se fait tard nous rentrons. Je retrouve ainsi la froideur de mon lit, la tête embrouillée par les différents problèmes qui viennent de se poser dans la journée.


17 Octavus 1667

Ma nuit a été agitée. Enfin disons plutôt mes rêves. Je me suis vue au cœur de combats violents, des combats navals. J’ai vu Kirk en flamme et des géants aux longs cheveux ravager le Vendel. J’avais la sensation d’être au cœur de toutes ces batailles… mais du côté des massacreurs. Brrr.

Le matin nous décidons de suivre un peu la piste du fantôme. Nous allons donc jusqu’à l’université de Kirk. Nous fouillons les lieux. Nous redescendons même une fois par le sentier pour voir si on n’a rien loupé. Puis nous finissons par aller à la bibliothèque pour voir les légendes sur l’Errant Gris. C’est plutôt Kirsten qui s’en charge car elle est la seule à pouvoir déchiffrer un peu les écrits. Enfin la seule… Irvin s’est attelé à la lecture d’ouvrage sur la distillation. J’imagine qu’il doit comprendre lui aussi. Après quelques moments passés là un étudiant vient proposer son aide. Et vraisemblablement il vient plus pour draguer qu’autre chose… Bon il nous apprend quand même que les fantômes ce n’est pas des histoires très courantes dans le coin, mais des mythes qui parle d’ancêtres puissants venus aider leurs descendants, ça il y en a. Elvin attire d’ailleurs notre attention sur ce qu’il y a au-delà des montagnes, dans la direction que prend le sentier menant à l’université. Kirsten trouve dans un livre que bien au-delà de Kirk, approximativement dans la direction du sentier, se situe les montagnes où s’est déroulée la bataille contre le Grand Serpent, là même où naît l’histoire des runes vestens.

Retour chez Lorraine. Nous recentrons, bien que cela ne plaise pas des masses à Irvin, notre objectif prioritaire sur le problème des proxénètes du quartier pauvre. Le plan que nous échafaudons consiste à filer les types qui viennent ramasser l’argent des prostituées grâce à l’invisibilité d’Irvin et d’Elvin. Mais nous désirons l’aide de quelqu’un qui connaisse bien le quartier pour nous guider dans ce dédale. Lorraine va se charger de nous trouver cette personne.


18 Octavus 1667

Les images de mon cauchemar sont de plus en plus nettes. Je me vois participer aux massacres de villages de pêcheurs. Je me vois à la place d’un officier de cette armée sanguinaire. Je vois des batailles navales avec des hommes à têtes d’oiseaux. Et je finis enfin par me réveiller. Ces rêves me perturbent et mon moral s’en retrouve encore plus diminué. Où est passée cette flamme qui m’anime d’ordinaire. J’ai l’impression de l’avoir perdu depuis le départ de Frieburg.

Je ne suis pas très bien aujourd’hui. Je me rends dans une taverne pour prendre un verre ou deux… qui se multiplient malheureusement bien vite en près d’une dizaine. Et alors que je bois plus que de raison, j’aperçois une demi-douzaine de fantômes installés dans un coin de la taverne. Ils ont une sorte d’espérance dans le regard. Je détourne le regard. J’ai peur de les affronter. J’ai surtout la désagréable sensation de ne pas savoir comment leurs venir en aide. Dans le milieu de l’après-midi je suis tellement mal que quelqu’un me ramené chez Lorraine. Je crois bien que c’est Kirsten. Je me demande ce qu’elle faisait dans le coin. Elle me dépose sur mon lit. Tu parles d’une garde du corps efficace… et ne parlons pas de « l’être de lumière »… Et dire que ce soir nous partirons tous dans une mission périlleuse dans le quartier pauvre pour dénicher les proxénètes. Heureusement je finis par trouver le sommeil.