lundi 31 mai 2010

Clans vesten


2 Primus 1668

Nous partons de Kirk après un peu plus d’une semaine de préparatifs divers. Nous sommes à bord d’un navire mis à notre disposition par Trell. Il a sélectionné un équipage de marins chevronnés, dirigés par le capitaine Aranstern.

Notre objectif est de rencontrer les yarls pour dialoguer et faire en sorte que le Thnigvallavatn se passe le mieux possible. Il y a tout de même vingt-cinq clans vesten. Sachant qu’une dizaine d’entre eux n’existent plus vraiment, si ce n’est à l’état de grande famille, et que sur la quinzaine restante seuls six sont vraiment importants, nous devrions pouvoir accomplir cette tâche à temps.

Voici la liste des clans principaux et leurs spécificités :

- Le clan Aarensfolk : Vesten tournés vers les arts mystiques. Ce clan fournit les meilleurs maîtres des runes qui soient.

- Le clan Bodisfolk : Ce clan est chargé d’organiser le Thingvallavatn. Ce sont des diplomates mais ils ont une farouche politique anti-vendel.

- Le clan Enhedsfolk : Des traditionnalistes dans l’âme. Heureusement ils sont aussi réputés pour être d’une grande hospitalité.

- Le clan Jordsfolk : Le plus gros clan vesten en terme de nombre. Ces membres sont principalement des pêcheurs, des apiculteurs, des éleveurs … etc.

- Le clan Larsfolk : Clan de puissants guerriers valeureux et dangereux. Ils posent de gros problème en mer par leur maîtrise de la guerre et des combats.

- Le clan Stjernasfolk : Astronomes et marins, ces vesten forment l’essentiel des Faucons Vesten. Ils sont dirigés par un yarl du nom de Bjork.

- Le clan Tillitsfolk : Ce clan est reclus dans les îles les plus éloignées. Ces membres sont considérés comme des barbares qui vivent à l’ancienne.

Cela fait donc un total de sept clans à aller voir. Nous nous mettons en route pour l’île du Thingvallavatn où nous pourrons rencontrer les chefs des Bodys et des Jords. Cette île porte le nom de Viddenheim. Seulement trois ou quatre jours de navigation seront nécessaires. Pour les autres clans, on avisera de l’ordre dans lequel rencontrer leurs yarls plus tard.

Arrivée à Viddenheim


2 Primus 1668 au 5 Primus 1668


Nous voguons à bord de la Sirène des Glaces, un long navire aux airs de drakkar. Pour un navire vendel il ressemble beaucoup à un bateau vesten.

L’équipage de la Sirène des Glaces est entièrement composé de marins expérimentés et chevronnés. Des hommes qui savent affronter la rigueur de l’hiver et le déchaînement de la mer. D’ailleurs notre traversée est très mouvementée. Heureusement pour nous que la bénédiction d’Elvin est encore active. D’ailleurs Ilsa, Grégor et Svent, les deux seuls gardes du corps que j’ai pris avec moi, vont bénéficier des talents de M. Fée pour éviter d’être malades.

Notre détermination face aux éléments bluffe les marins. Leurs petits sourires, à l’idée d’emmener des « terrestres » dans une mer démontée, ont bien vite disparu de leurs visages.

6 Primus 1668

Nous débarquons sur une crique de gros galets au pied d’une falaise. Cette crique est heureusement utilisée régulièrement et un sentier monte vers les hauteurs. Le capitaine du navire nous attendra ici. Des membres de l’équipage du bateau il n’y a que le vieux barreur qui se propose de nous accompagner. Son nom est Jel Sterkam. Il nous servira de guide.

Jel est assez bavard. Cela mettra un peu d’animation pendant les longues marches qui nous attendent.

Le soir même nous trouvons refuge dans un village. L’accueil y est plutôt bon. Comme quoi l’hospitalité n’est pas un vain mot chez les vesten. Très vite le yarl se présente à notre petit groupe. Il pâlit un peu en me voyant. Il s’incline en signe de respect et nous mène assez vite vers sa demeure pour que nous puissions y passer la nuit.

Après le repas le yarl discute un peu avec moi. Il croit que je suis venue pour aider les vesten dans leur lutte contre les vendel. Mon idée de vouloir réconcilier les deux cultures semble lui paraître un peu folle. Mais il va tout de même nous confier quelques hommes pour rallier le yarl du clan Bodyl, Saefari Hrutsson.

Au moment de se coucher, Ilsa se glisse dans mon lit, sous les lourdes fourrures chaudes. Je vais enfin pouvoir avoir un peu d’intimité avec elle après ces quelques jours de voyage peu propice à ce plaisir.

Débuts difficiles


7 Primus 1668

Après une rude journée de marche, nous arrivons à Thingvallavatn. Je remarque très vite que des hommes sont déjà devant la ville, prêts à nous accueillir. Un coureur du village dans lequel nous avons passé la nuit a dû venir jusqu’ici prévenir de notre arrivée.

La ville de Thinvallavatn est située face à la mer. En haut d’une falaise, surplombant la mer, se trouve le grand hall du Thing. Il s’agit d’une imposante construction de bois. L’ensemble des maisons et des bâtiments est entouré par une palissade de bois.

Et devant cette palissade justement, une douzaine de solides guerriers nous attendent. Une démonstration de force de la part de Saefari, une marque de méfiance bien plus que de respect. Celui-ci se tient juste devant ses hommes.

J’avance à sa rencontre. Ilse présente à moi et je fais de même, ignorant complètement les gens qui sont avec moi, comme le veux la tradition. Je suis un peu impressionnée pour le moment, et je n’ai pas envie de remettre cette tradition machiste en question, mais cela m’a démangé un instant.

Saefari nous emmène jusqu’à sa demeure. Enfin plutôt jusqu’au bel ensemble de maisons qui constituent sa propriété. Chez lui, il fait preuve d’un protocole très rigide, collant sans erreur aux vieux usages. Je crois que ça ne doit pas être très facile pour les autres en ce moment. Sauf pour Jel qui semble parfaitement coutumier des traditions vesten. Tout cela me laisse une impression étrange. L’hospitalité dont fait preuve notre hôte est grande, mais la de sa conformation aux règles laisse peu de place aux discussions.

Après le repas, je vais voir Saefari. Il m’entraîne assez vite dans une petite pièce calme et bien chauffée. J’ai surtout le sentiment de participer à une explication privée entre « chefs », entre deux personnes qui ont le pouvoir. Pas super sain comme manière de voir les choses.

Il m’avoue assez vite qu’il pense avoir été trahi. Il me parle longuement de la voie maudite que les vendel ont emprunté selon lui. Et il espérait que le Haut-Roy serait avec les vesten pour mettre fin à cette hérésie. Il admet que les vendel détruiront bientôt les vesten si rien n’est fait.

Alors que je commence à parler des pillages, de la politique dont use les vesten et qui va les conduire peu à peu à leur perte, Jel entre dans la pièce et balance « N’entendez-vous pas ce que la Haute-Reine ne dit pas ? ». Dans le genre sibyllin on peut pas trop faire mieux. Même moi j’ai du mal à comprendre ce qu’il a voulu dire par là.

Je profite tout de même de son intervention pour rappeler au chef des Bodys que si les vesten protège le monde contre le Grand Serpent, les vendel font de même avec une autre menace, celle de Légion. J’ai l’impression que Saefari ne se fait pas du tout à cette idée, ou qu’il ne veut pas s’y faire du moins.

Jel repart, presque aussi vite qu’il était venu. Saefari me dit qu’il enverra bien l’invitation pour le Thingvallavatn au Conseil vendel. Cependant il me glisse que je ne dois pas m’attendre à ce que son clan se rallie à moi, ou, du moins, aux vendel.

Le rêve de Kirsten


8 Primus 1668

Nous repartons de Thingvallavatn en direction d’une région plus centrale de l’île de Viddenheim. C’est là-bas que nous devrions rencontrer les Jords. J’espère qu’ils seront plus agréables que les Bodys.

Irvin et Kirsten n’arrête pas de me charrier sur le fait que je sois de mauvais poil… mais il n’en est rien. Ils sont bizarres des fois. C’est vrai que la première rencontre avec les vesten n’est pas des plus encourageante, mais je ne suis pas de mauvaise humeur pour autant.

9 et 10 Primus 1668

Nous voyageons à travers le paysage glacé de Viddenheim. Je déteste vraiment le froid, sauf quand c’est un prétexte pour le blottir contre Ilsa. Je me demande parfois si j’ai vraiment du sang vesten dans les veines. Ou alors j’ai hérité d’une malédiction vesten, la pire sûrement chez eux : une intolérance aux basses températures.

10 Primus 1668

A la fin de cette longue journée de marche, nous trouvons refuge au bord d’un lac. Celui-ci se trouve au pied d’une falaise inquiétante. D’autant plus quand Jel nous fait rentrer dans une grotte, prévue pour les voyageurs, car le crâne d’une créature peu commune est posé dans une niche taillée dans la pierre, juste au-dessus de l’entrée. Irvin pense qu’il s’agit d’un dragon. Pas rassurant comme information… j’aurai préféré un ours… au moins c’est plus classique et moins monstrueux.

11 Primus 1668

Le lendemain matin Kirsten se réveille avec une superbe cape de nacre sombre sur les épaules. C’est étrange… Elle dit avoir rencontré un dragon noir dans la grotte et l’avoir affronté à grand coup de panzerfaust. Elle met moult détails pour décrire la façon dont son combat s’est passé, une histoire de jet brûlant, de morsure acide, de sang et de sueur… une histoire bizarre surtout. Mais n’est-ce pas comme ça que l’Oracle avait appelé Kirsten ; Dragon Noir.

Le rêve d’Irvin


11 Primus 1668

Le temps s’est déchaîné. Le froid et la neige freinent considérablement notre avancée et menacent notre survie. Si les vesten sont des gens très hospitaliers, ce n’est pas du tout le cas du climat de leurs terres.

Jel décide de bifurquer un peu de notre route pour trouver refuge dans un village non loin, le temps que les conditions climatiques soient un peu meilleures.

Nous sommes dans les territoires des Jords désormais. Se poser dans un village va permettre de faire un peu connaissance avec les habitudes de ce clan.

Comme à l’accoutumée nous sommes bien accueillis. Je dois bien avouer que l’ambiance chez les Jords est bien plus agréable que lors de notre visite au clan Bodys. Les Jords sont moins à cheval sur certains usages et se montrent franchement moins belliqueux.

13 Primus 1668

Le soir de notre deuxième journée au sein du clan Jordsfolk, une fête s’organise en notre honneur. Enfin pour le coup il s’agit plus d’un prétexte pour organiser un évènement festif qu’autre chose.

14 Primus 1668

Encore un lendemain étrange. Irvin nous raconte une drôle d’histoire ce matin. Il serait devenu une sorte de géant pour affronter un énorme serpent, après que des guerriers soient morts pour tenter de le vaincre. J’ai d’abord cru que son abus de boissons alcoolisées était la cause de son histoire rocambolesque, mais une énorme épée est accrochée dans son dos. Une épée que je n’ai jamais vu auparavant.

Tueur de Chaos… Les divinations de la vieille Oracle sont en train de prendre forme.

Nous reprenons la route dans la journée.

Cendres et sang sur la neige immaculée


14 et 15 Primus 1668

Nous continuons notre voyage vers la capitale du clan Jordsfolk.

Je tente de questionner Jel afin qu’il me dise qui il est réellement. Mais il dévie sans cesse ce sujet de conversation vers les divers savoirs qu’il a engrangé, comme la botanique en hiver ou d’autres sujets qui n’ont rien à voir avec lui, ou si peu.

16 Primus 1668

A la mie journée, je sens une odeur de sang et de cendres dans l’air. Mes compagnons ont l’air aussi incommodé que moi. Nous marchons jusqu’à une crête pour avoir une meilleure vue sur les environs. Ainsi en hauteur, nous découvrons un village d’une quinzaine de maisons qui ont toutes brûlées. Sans plus attendre nous pressons le pas vers le village.

Sur place nous constatons que le ravage date seulement d’un ou deux jours. Quelques cadavres traînent ici ou là, principalement des vieillards ou des enfants. Mais pas de trace du reste des habitants. Comme si tous avaient été emmenés.

En approfondissant les rechercher Kirsten et Elvin repèrent d’immenses traces de pas sur le sol, dans des endroits qui ont été abrités de la neige. Jel identifie les traces. Il pense qu’elles ont été laissées par des trools… des créatures très grandes au serice du Grand Serpent. Jel raconte que le Grand Serpent n’était pas le seul à venir sur les îles vesten et que d’autres créatures l’ont suivi.

Selon Elvin, les trools seraient quatre ou cinq. Jel va foncer chez les Jords pour les prévenir de la menace, en compagnie de Sven et Grégor. Nous autres partiront sur les traces des créatures dans le but de dénicher leur repaire et d’empêcher qu’elles ne causent de nouvelles destructions.

Kirsten part à la recherche de traces pour pister les créatures. Elle retrouve quelques rares indications de la direction qu’elles ont empruntée. Après un long moment de marche, nous sommes certains d’avoir pris la bonne direction. En effet, sous un arbre, nous retrouvons les traces laissées par quelques trolls, ainsi qu’un étrange sillon, comme celui qu’aurait laissé un gros serpent.

Nous arrivons jusque dans une forêt dense et sombre. Nous avançons péniblement à cause de la neige et nous allons bien vite devoir monter un camps pour passer la nuit. Nous nous installons entre de vieux troncs entassés recouverts par la mousse.

17 Primus 1668

Nous nous remettons en route tôt dans la matinée. Nous arrivons assez vite à un grand étang qui s’étend au pied d’un immense frêne. Une odeur immonde de décomposition se dégage des lieux.
Dans l’étang flotte près de trois ou quatre cents cadavres… Une horreur !

Piéger les chasseurs


17 Primus 1668

Mes yeux se perdent un long moment dans l’horreur qui s’expose à nos regards. Pas question de les laisser recommencer.

Nous allons nous planquer dans un coin en attendant que les répugnantes bêtes fassent leur apparition. C’est seulement en fin d’après-midi, alors que la nuit commence à tomber, que les trools arrivent sur le lieu du massacre. Il sortent d’entre les racines de l’arbre.

Je vois cette demie douzaine d’humanoïdes géants enveloppés dans une étrange aura. J’ai l’impression, au plus profond de moi, qu’ils sont l’antithèse de ma véritable nature. Je ne sais pas trop ce que cela signifie, mais nous devons mettre un terme à l’existence de ces horreurs. Quand je me tourne vers les autres, j’ai l’impression qu’ils ressentent la même chose que moi.

Puis un gigantesque serpent sort d’entre les racines du frêne. Il fait pas loin de dix mètres de long. Sa peau est d’un blanc cadavérique et ses yeux semblent aveugles. D’ailleurs les trools le guident en posant leurs mains sur son corps. Ils s’en vont dans la nuit vers une direction inconnue. Ils risquent d’aller bien plus vite que nous, et même si nous les précédons nous ne pourrons pas prévenir leurs futures victimes à temps…

Non ! Je sais où ils vont. Et surtout je connais un moyen de nous y rendre bien plus vite qu’eux. Je me mets aussitôt à marcher dans la direction qui vient de me sauter à l’esprit. Kirsten et Irvin tracent à côté de moi. Très vite je me rends compte qu’Elvin et Ilsa sont restés en arrière. Ils n’arrivaient pas à suivre le rythme. Pourtant je n’ai pas l’impression d’aller si vite que cela.

Après trois heures nous arrivons sur un village endormi. Kirsten et Irvin semblent à bout de souffle. Ce n’est pas normal… Mais pas le temps de s’attarder sur cela . Nous filons vers la maison du chez du village. Je me présente comme la Haute-Reine et indique au dirigeant de la petite communauté qu’un grand danger approche des siens et qu’il faut que tous partent au plus vite.

Des traineaux sont sortis très vite et l’évacuation s’organise. Je propose à Irvin et Kirsten de nous placer de telle manière que les trools tombent dans une embuscade préparer par nos soins. Irvin s’ingénie à fabriquer un piège avec une longue pille de gros rondins de bois. Je plains celui qui se trouvera en-dessous.

Nous sommes en place, cachés dans une baraque, ou non loin du tas de rondins dans le cas d’Irvin. Ces maudites bestioles vont payer pour les atrocités qu’elles ont commises.

lundi 17 mai 2010

L’effroyable secret de Colson


15 Décimus 1667

Je n’ai nulle envie de laisser moisir Colson et de lui laisser le temps de trouver une solution d’échappatoire. Je commence donc à envisager de faire appel à la magie de Valentina pour lire en Colson. Je file chez Lorraine sans plus attendre. Je la préviens de ma nécessité de voir Valentina sans plus attendre et je lui demande de me trouver quelqu’un pour se débarrasser du corps de Colson, car je suis certaine que sa vie va bientôt s’achever. J’avoue que l’idée ne m’enchante pas, mais ça fait un petit moment que je me fais à l’idée de devoir mettre fin à ses jours.

Nous filons à la planque où Colson a été enfermé. Kirsten a décidé de venir car elle n’a aucune confiance dans le personnage, et Irvin lui, par simple curiosité. Juliette nous accompagne elle aussi, en plus de Valentina bien sûr. Quand nous entrons dans la baraque, nous y découvrons un Boli Colson extrêmement apeuré.

Colson se croyait hors de portée de beaucoup, mais là il se rend compte de son impuissance malgré tout son pouvoir et tous ses réseaux. Là, il n’a plus rien. Enfin rien… il y a plusieurs dizaines de fantômes dans la pièce, et même si il ne les voit pas, je suis sûre qu’il ressent leurs présences, d’une façon ou d’une autre.

Valentina s’installe devant lui et commence à sortir son jeu de cartes, celui que Kirsten lui a donné après notre aventure chez une vieille sorcière sorté. Elle commence à lire en lui. Les grands traits de sa personnalité sont étalés devant nous. Plus Valentina parle, plus ce type me dégoûte. C’est un misanthrope au dernier degré. Il hait tout le monde presque autant qu’il s’aime lui. Il est un grand manipulateur qui a un goût prononcé pour les secrets. Mais il s’agit aussi d’un type maudit, comme coupé du monde. D’où son incapacité à utiliser complètement le pouvoir des runes.

Il ne reste enfin plus que la dernière carte, un soulagement pour Colson, mais aussi pour moi tellement j’en ai entendu sur son compte. Elle la tire devant son visage et pâlit d’un coup. Elle sort de la pièce et nous adresse un regard pour que nous la suivions. Nous montons avec elle à l’étage et elle nous annonce alors la terrible nouvelle que la magie lui a révélée : Colson est un membre du NOM… un de ses treize membres.

Les noms du NOM


15 Décimus 1667

Nous sommes encore sous le choc de la nouvelle. Colson est un des mystérieux membre du NOM, cette organisation de puissants visant à contrôler le monde entre leurs griffes avides. Valentina nous dit qu’elle va s’arranger pour en découvrir plus. Cela serait en effet une bonne idée. On va peut-être découvrir quelques indices pour identifier les hommes qui dirigent cette organisation.

Un quart d’heure plus tard, Valentina force Colson à boire une potion. Il va lutter un long moment contre les effets, mais au bout d’un moment, son esprit, bien fragilisé par les récents évènements, va lâcher le contrôle. Et il va nous parler du NOM.

Colson nous dit que le NOM existe depuis Numa, avant la fondation même de l’empire du même nom. L’ordre aurait été formé par treize sénateurs dans le but de prendre le contrôle du Sénat. L’Impérator (le premier de Numa) et la magie contrecarrèrent les premiers plans du NOM. Mais celui-ci survécut. Son fondement premier étant désormais de prendre le pouvoir et de le manipuler dans l’ombre. Le NOM ne semble pas avoir d’autre objectif que contrôler le monde.

Puis Colson nous livre des informations que nous n’aurions jamais espérées entendre de sa bouche. Il nous livre peu à peu les treize noms des membres les plus importants de l’ordre, appelés les Spectres d’Acier. Des personnalités qui forment l’organe d’action et de sécurité du NOM. L’une de leurs plus grosses préoccupations actuelles est de faire en sorte qu’une révolution éclate en Montaigne pour manipuler plus facilement le peuple.

Voici la liste des treize Spectres d’Acier :

- Boli Colson, maître des runes vendel, bientôt plus qu’un souvenir.
- Alvarro Soldano De Assignega, le chef du Collège Invisible, un ordre secret qui lutte contre l’Inquisition.
- Moniqua Allais de Crieux, personnalité inconnue.
- Hugues Siscé de Siscé, grande maître de la Rose et Croix.
- Aleski Pavtlow Markov V’Novgorov, personnalité inconnue, sûrement un ussuran.
- Amiral Serk Von Mastrum, membre important de la guilde des spadassins d’Eisen.
- Marcus Aurelien Di Numorus, un descendant d’une vieille famille de Numa ?
- Lady Jane Killmarvon, personnalité inconnue.
- Merin Zumer, personnalité inconnue.
- Eymar Istrasis, personnalité inconnue.
- Marquis Baudoin Amaancy de St Julien, personnalité inconnue, sûrement un montaginois.
- Villanova, que trop connu.
- ( ?)

Après ces révélations, je sens que Colson est en train de partir. Je m’approche alors de lui, je met mon visage près du sien et je lui murmure à l’oreille :

« Tu vas bientôt mourir. Mais chaque jour que je vivrai, je ferai en sorte de ne pas boulier ton nom, Boli Colson. Ainsi, Boli Colson, tu persisteras dans l’au-delà et tes ancêtres se vengeront de tes coups vicieux et scélérats. Et ceci pour l’éternité qui va suivre. Boli Colson. »

Colson me regarde avec terreur. Son cœur lâche finalement et il meurt sans douleur. Alors que son dernier souffle est passé depuis quelques instants, les fantômes présents dans la pièce disparaissent.

Le discours devant le Haut-Conseil


15 Décimus 1667


Après une matinée riche en révélations, les autres repartent à l’auberge se reposer. Moi je vais tenir compagnie à Ilsa à l’hôpital, en profiter pour prendre un peu de repos, et réfléchir au discours que je vais devoir tenir devant le Haut-Conseil.

Vers la fin de l’après-midi, Lorraine arrive à l’auberge. J’y suis rentrée pour me préparer. Elle m’annonce que ce soir je ne devrai pas m’exprimer devant le Haut-Conseil, mais devant celui-ci et tout le conseil ordinaire. Le Haut-Conseil a été obligé de plier devant la demande de nombreux membres du conseil ordinaire d’ouvrir la séance à tous. Il faut dire que les évènements de ces derniers jours ont dû créer pas mal de tensions.

J’enfile donc ma tenue pourpre à fourrure. Je repasse quelques instants le fil conducteur de mon discours dans ma tête. Puis nous filons vers la grande salle du conseil ordinaire.

Une grande partie du conseil ordinaire est présente. Des gens se sont massés dans la galerie qui surplombe l’assemblée. Très vite Val Mokk prend la parole pour faire le calme. Il annonce le pourquoi de l’arrestation de Brak et donc de son absence à cette réunion exceptionnelle. Puis il se tourne vers moi en annonçant à l’assemblée que la « Haute-Reine du vendel-vesten » va s’exprimer. Sa manière de me présenter fait grincer certaines dents, mais anime quelques uns d’un enthousiasme réconfortant.

Je me dirige vers l’estrade. Certaines personnes se sont levées à mon entrée et m’applaudisse. Je monte sur l’estrade. Tous les membres de l’assemblée sont désormais presque tous débout, poussés par leur propre foi en moi et mon rôle, ou par l’enthousiasme des autres.

Je prononce donc mon discours sur la nécessité des vendel et des vesten de s’unir sous la même bannière, dans le but de former une nation puissante et prospère. Je fait ma demande pour que le Haut-Conseil accepte de se rendre à la réunion du Thingvallavatn dans le but de renouer un dialogue entre les deux peuples.

Les derniers effets du poison Colson


15 Décimus 1667


Je me retire sous les applaudissements, mes alliés se pressant pour que l’assemblée soit en ma faveur, et en l’absence d’opposant farouche, cela à l’air de plutôt bien fonctionner. Brak n’étant pas là pour cracher le discours haineux de Colson, les gens opposés à la Haute-Reine se taisent. Seul l’un d’eux s’avance pour s’exprimer. Il envoie son venin. Il crie que je n’ai rien à faire ici. Que la Haute-Reine n’a aucune légitimité dans les affaires vendel. Mais Val Mokk l’écrase en brandissant un ancien texte. Il définit le Haut-Roy comme étant l’arbitre et le conseiller entre les yarls, les karls et les thralls. Et d’après Val Mokk, les vendel sont toujours des karls.

Val Mokk accepte mon invitation au Thingvallavatn, de la part de tous les membres du Haut-Conseil. Visiblement, à voir la tête de certains, ils n’ont pas voté à l’unanimité comme il le prétend. Le vieux Red à un étrange sourire sur le visage. Je le soupçonne d’être à l’initiative de beaucoup de paroles de ce soir, comme Val Mokk d’ailleurs. Il ne serait pas étrange que les deux personnages aient œuvré de concert.

A la sortie la cohue se fait. Les applaudissements, les cris, les conversations animées, tout cela créé un capharnaüm assourdissant. Alors que je suis entraînée vers la sortie, j’aperçois un type dans la foule qui se rapproche très vite de moi, mais il est trop tard. Son couteau s’enfonce violemment dans ma chair. Je me sens tombée.

Quelques instants après, je suis de nouveau debout, Grégor et Sven m’aide à traverser la foule pour trouver un endroit plus calme pour examiner la blessure. Je crois qu’il y a eu plus de peur que de mal. Une longue estafilade sanglante me parcourt e flanc. Kirsten me rejoint très vite, avec quelques guérisseurs.

Je ressors des lieux sur mes pieds, dans le but de montrer que je n’ai pas été abattue, et que je n’abandonnerai pas si facilement.

Nous rentrons à l’auberge. Irvin, que je n’ai pas revu depuis un moment, était parti chez Colson. Il ramène une liste avec plusieurs noms. Ce sont les « élèves spéciaux » du maître des runes, ceux sur lesquels il comptait pour semer le chaos et la discorde. Il n’y a que huit noms. Cela devrait être possible de se renseigner sur chacun d’eux afin de déterminer si certains sont dangereux. On va filer la liste aux jennys pour voir ce qui va en ressortir.

Kirsten me fait part de ses observations pendant le discours. Elle me dit que Trell lui a semblé particulièrement enthousiaste et animé d’une grande foi vis-à-vis de moi. Il sera sûrement un allié précieux, mais son espèce de fanatisme pourrait être très dangereux. Un allié dont il faudra se méfier donc. Elle m’informe aussi que Balesteros a mal pris le fait que Val Mokk accepte l’invitation au Thingvallavatn au nom de tous les membres du Haut-Conseil. A voir si il nous posera des problèmes à l’avenir.

Lorraine m’apporte très vite de la poudre de soin pour ma blessure et celle-ci se referme en quelques minutes, ne laissant comme trace qu’une mince ligne argentée.

Un peu plus tard dans la soirée, on m’annonce qu’Ilsa va être bientôt libérée sous quelques conditions. Je m’en réjouis. J’ai tellement envie de repasser du temps avec elle, et des moments agréables. J’espère juste que les derniers évènements n’ont pas trop entaché sa joie et sa fougue.

Départ imminent


16 au 19 Décimus 1667


Voici de brèves nouvelles de ce que nous avons fait pendant ces quelques jours, et des quelques évènements qui sont survenus.

Après une longue discussion avec Val Mokk, celui-ci est partant pour entraîner le Haut-Conseil dans une démarche d’ouverture et de négociations au cours de la réunion du Thingvallavatn. On aurait dit que les manœuvres politiques d’envergure lui manquaient.

Nous avons décidé d’aller voir les tous les yarls vesten, pour les rencontrer avant la réunion du Thingvallavatn.

Trell, un fervent admirateur des vesten, bien qu’il leurs reproche certains côtés de leur culture, va nous donner ses meilleurs marins pour se rendre dans les terres vesten.

Balesteros s’est senti insulté par Val Mokk de ne pas avoir été prévenu de sa manœuvre politique, mais il s’est finalement accommodé à cette idée. Je crois que les nombreux avantages commerciaux et les filons de minerais des territoires vesten lui ont bien vite fait oublier ce malentendu.

Le 18 Décimus, Ilsa est libérée. Le premier juge m’a donné l’autorisation qu’elle nous accompagne dans notre voyage chez les vesten, à condition qu’elle revienne à Kirk pour régler certains détails juridiques. Il m’a fait jurer sur l’honnêteté et la loyauté. Connaitrait-il les valeurs vesten ? Il semble que oui.

Les élèves, figurant sur la liste « spéciale » prise chez Colson, ont été identifiés. Ce sont tous de jeunes gens issus de bonnes familles. Deux d’entre eux sont désormais introuvables. Les autres ne seront pas de réels dangers maintenant que leur mentor est parti. Ils sont perdus sans lui. C’est cela d’avoir trop d’emprise sur les autres, on finit par payer de ne pas laisser des esprits assez libres pour prendre des choix par eux-mêmes.

J’ai empaqueté soigneusement le costume d’Ilsa. Je l’ai baptisé Griffon Doré. J’espère que ça lui plaira. J’ai aussi fait un joli paquet pour le collier que je compte lui offrir. Au fond de moi je suis triste de ne pas avoir été là pour la protéger, trop occupée à tenir mon rôle de Haute-Reine. Mais je n’ai pas envie de me laisser abattre. Je compte bien rattraper le bonheur gâché par ces quelques jours bien sombres… par un voyage dans des terres glacées… je ne suis pas sûre que cela soit la plus romantique et la plus agréable des méthodes… enfin bon…

lundi 10 mai 2010

La fin d’une sombre journée


13 Décimus 1667

Kirsten et Irvin passent à l’hôpital. Ils me racontent les détails qu’ils ont pu obtenir grâce à leur petite enquête. D’après une des serveuses de l’établissement, Ilsa s’était installée à une table en commandant à boire et à manger. Un type a voulu lui offrir un verre mais Ilsa a décliné l’offre poliment. Au milieu du repas, elle s’est levée brusquement, est allée vers le type en question avec un air menaçant. Elle a pris une bouteille sur la table, l’a brisée puis a tué le type avec, suivi de son camarade. A partir de ce moment là les choses ont dégénéré.

En début de soirée, le prévôt de la ville passe me voir. Il m’annonce qu’Ilsa va être mise aux arrêts dès son réveil. Puis elle sera jugée pour les meurtres qu’elle a commis. Il me demande de laisser faire la justice. Je suis bien obligée d’accepter, mais pas question d’abandonner Ilsa. Je vais tout faire pour trouver celui qui est responsable de la folie qui s’est emparée d’Ilsa, et je vais le lui faire payer.

Je charge Sven et Grégor d’assurer la surveillance de la chambre d’Ilsa, puis nous rentrons à l’auberge. Kirsten propose d’aller voir Lorraine. Après tout les Filles de Sophie savent préparer quelques remèdes miraculeux et elles possèdent des facultés à revoir les évènements passés. Je vais y aller sous l’apparence de Phénix pour ne pas mêler la Haute-Reine à tout cela. Mais avant qu’il ne se fasse trop tard, je file à la garde pour voir les affaires d’Ilsa et, peut-être, avoir un petit indice avec lequel avancer.

Sur place je demande à voir le prévôt. Je lui dit que j’ai envie de fouiller les affaires d’Ilsa pour comprendre les évènements. Je l’interroge sur ce que risque Ilsa. Il me dit qu’il y a un risque important qu’elle soit jugée responsable… et mise à mort. J’essaie de ne pas afficher la vive émotion qui me prend à l’annonce de cette information et je commence à fouiller les affaires d’Ilsa pour détourner mon esprit, et surtout trouver un indice pour sortir Ilsa de cette sombre machination.

Dans le sac je ne trouve rien de très singulier, juste les affaires qu’elle a l’habitude de prendre et un joli paquet. Je l’ouvre. J’y découvre une magnifique plume d’écriture faite d’or, d’argent et de cuivre. L’artisan a fait preuve d’un travail minutieux et l’objet a l’aspect d’une plume de couleur légèrement rouge. Je repère la griffe de l’artisan, au cas où cela me soit utile. Puis je quitte le prévôt, alors que celui-ci me prévient de rumeurs qui commencent à circuler sur moi, des rumeurs qui sont en train de faire basculer l’opinion en ma défaveur.

Je reviens à l’auberge. Alors que nous dînons tous les trois, Kirsten, Irvin et moi, une pierre atterrie dans le salon en traversant la fenêtre. Un mot d’insulte a été attaché dessus. Les choses dégénèrent, avec une rapidité étrange… Je me transforme en Phénix pour me rendre chez Lorraine en compagnie de Kirsten et d’Irvin.

La précieuse aide de Lorraine


13 Décimus 1667


Chez Lorraine, celle-ci me confirme mon étrange sentiment. Les rumeurs et les bruits courants à mon sujet se sont répandus avec une rapidité hors du commun. D’après ce qu’elle sait, le conseil ordinaire va bientôt interroger le Haut-Conseil sur l’intérêt d’avoir une Haute-Reine, car de nombreux bruits affirment que je suis revenue à Kirk pour briser l’élan social et économique du vendel. Et si la situation ne change pas très vite, le Haut-Conseil sera forcé d’aller dans le sens du conseil ordinaire.

Il nous faut donc réagir prestement. Mais nous n’avons aucun indice. En plus la vitesse de propagation des rumeurs laisse penser que plusieurs foyers de mécontentement ont dus être allumés à de nombreux endroits différents, et sûrement par des personnes qui savaient que l’évènement avec Ilsa allait arriver.

Je me dois de sortir Ilsa de la terrible situation dans laquelle elle se trouve, avant même de me pencher sur la situation de la Haute-Reine en vendel. D’ailleurs Lorraine a fait concocté un remède pour purger Ilsa du mal qui l’accable. Elle nous donne aussi quelques potions et baumes pour nous aider dans nos aventures. Pour ma part elle me remet trois baumes de guérison et me confie un produit très dangereux. C’est une flasque qui me permettra de me débarrasser d’un ennemi de manière spectaculaire. A l’intérieur de la flasque se trouve une poudre très fine. Elle est faite avec des extraits de Peste Blanche et peut tuer un type marqué par les Synerths en quelques secondes.

Puis Lorraine se propose pour aller cette nuit à l’auberge où Ilsa a été atteinte par une frénésie meurtrière.

Peu avant minuit, nous sommes à l’auberge en question. Lorraine connait le patron et nous n’avons aucun mal à pénétrer dans les lieux. Lorraine dispose un plat d’argent remplit d’eau au centre de la pièce et commence à utiliser ses pouvoirs de divination.

Des images apparaissent au niveau de la surface de l’eau, comme si nous revenions en arrière dans le temps. Ilsa se rassoit en rengainant son arme, la serveuse remporte la bière jusqu’au bar. Elle ramasse des débris au sol alors que le plateau est posé sur le bar. Une main se retire d’au-dessus de la bière. Lorraine revient un instant sur ce moment précis et se concentre pour avoir une vision rapprochée du plateau. C’est alors qu’on voit une main se tendre, lâcher deux petits objets dans la bière. Deux bouts de papier qui se dissolvent presque instantanément et sur lesquels sont inscrites deux runes : Colère et Violence. Nous obtenons une bonne description du type même si celui-ci est un peu flou.

Nous rentrons chez Lorraine. Une nouvelle piste, bien qu’attendue, s’offre à nous. Mais le seul indice réel dont nous disposons est ce papier particulier qui se dissout au contact d’un liquide. Un objet rare. Enfin je l’espère. Puis nous rentrons dormir à l’auberge.

Lettre de chantage


14 Décimus 1667


Le lendemain matin la rumeur a fait son chemin. Les gens semblent de moins en moins enthousiastes vis-à-vis de moi et de mon rôle de Haute-Reine. Mais j’ai une autre pensée qui me ronge l’esprit. De bon matin je file à l’hospice avec une fiole confiée par Emma. Le produit à l’intérieur est censé guérir Ilsa. Cette potion est utilisée pour purger quelqu’un de tous les enchantements qui l’affectent.

Je me rend dans la chambre d’Ilsa. Elle a eu une crise pendant la nuit. Elle porte sur ses bras la marque des sangles et certaines attaches sont tordues. Je lui donne le remède sans plus attendre. Quelques minutes plus tard une violente fièvre se déclenche. Je reste avec elle toute la matinée, priant pour qu’elle revienne à elle.

En fin de matinée, Kirsten et Irvin arrivent. Ils se sont rendus à la guilde des papetiers. Et ils ont appris que le papier utilisé dans la bière d’Ilsa est très particulier car la production est entièrement réservée à la guilde des charpentiers. Etrange coïncidence.

J’émets alors l’idée de faire une lettre de chantage à l’attention de Brak pour l’obliger à se dévoiler. Sur la lettre nous allons affirmer que son plan a été découvert et qu’une rançon est exigée pour garder le silence sur cette sombre histoire. Nous restons assez flous pour ne pas nous trahir et demandons une rançon à la hauteur du statut de Brak. Puis Elvin se charge d’aller porter la lettre à la guilde des charpentiers le plus vite possible, puis il ira chez Colson pour voir si celui-ci est bien au centre de tout cela.

Dans l’après-midi, Ilsa reprend conscience. A peine une demie heure plus tard, le prévôt est là et ordonne qu’on la détache. Ilsa est très triste et je suis un peu désemparée face à sa souffrance. Je ne sais pas trop comment la consoler. Je pense qu’elle a besoin d’un peu de temps.

Le prévôt informe Kirsten que des groupuscules anti Haute-Reine se montent un peu partout dans la ville. Il la met en garde pour qu’elle puisse assurer ma sécurité.

Elvin revient faire son rapport d’espionnage à la demeure de Colson. Il affirme que c’est bien Colson qui est à l’origine des runes placées dans le verre d’Ilsa. Il est aussi derrière les petits groupes qui répandent sa parole anti Haute-Reine. Elvin nous dit que Colson a donné des indications précises à Brak sur ce qu’il devrait dire au Haut-Conseil, ainsi qu’un discours à l’adresse de quelques membres du conseil ordinaire. Selon Elvin Colson est un grand taré qui contrôle complètement Brak.

On tente de mettre le prévôt dans le coup du chantage pour faire tomber Brak, mais celui-ci nous redirige vers le premier juge, seule personne, selon le prévôt, a être habilité à régler cette histoire. Nous filons sans plus attendre au palais pour rencontrer le premier juge : Mencke Hamerman. En attendant le rendez-vous avec lui, qui aura lieu en fin d’après-midi, Elvin part surveiller Brak et Irvin, Colson.

En fin d’après-midi, comme prévu, nous sommes reçus par le premier juge. C’est un homme d’une soixantaine d’années, grand et mince. Avant même que la conversation commence il nous met en garde contre d’éventuelles tentatives de corruption et affirme que mon statut de Haute-Reine ne jouera pas dans la balance. Je lui explique en détails l’affaire qui nous amènent ici et je lui présente la deuxième lettre que nous nous apprêtons à envoyer à Brak pour le piéger. Le juge me donne une heure et un lieu bien précis, que je note sur la lettre, avant de la confier à Elvin pour qu’il la remette à Brak.

Nous rentrons à l’auberge. Irvin s’y trouve déjà et nous informe qu’il a vu plein de gens entrer chez Colson, mais leurs visages étaient flous. Une certaine agitation semble gagner Colson et nombre de ses alliés.

Le piège se referme


15 Décimus 1667

Nous allons au rendez-vous prévu sur la lettre envoyée à la guilde des charpentiers et adressées à ce salopard de Brak. Nous nous trouvons non loin d’une petite place entourée de hauts bâtiments, dans un quartier à l’arrière du port. Vers 6h du matin des bruits de pas commencent à résonner sur les pavés. Cinq personnes débouchent sur la place, dont Brak.

Elvin se tient au centre de la place et commence à réclamer son dû à Brak. J’aperçois un mouvement à une fenêtre qui me semble entrouverte, mais aucun signe d’une embuscade contre Elvin.

Brak remet l’argent à Elvin, puis lui enfonce une dague en hurlant « Tu ne joues pas à ça avec moi ! Tu ne joues pas à ça avec moi ! ». Il est furieux. Irvin se précipite le premier et bondit sur Brak. Je le suis de peu mais je me contente juste de montrer ma présence. Brak se jette sur Irvin et Kirsten sur Elvin, mais celui-ci semble ne pas avoir été blessé. Des bruits trahissent la présence de gardes qui commencent à envahir les rues alentours. J’utilise la Juste Voie pour stopper les complices de Brak. Ils lâchent leurs armes, comprenant que la situation est perdue pour eux.

Alors que Brak est inconscient à terre et que ses complices sont arrêtés par les gardes, le premier juge et le prévôt sortent de la maison où j’avais vu une fenêtre entrouverte. Le juge annonce que Brak est placé en état d’arrestation pour tentative de meurtre et qu’Ilsa va restée à l’hôpital en attendant que l’affaire s’éclaircisse. Elle n’ira pas en prison. Un profond soulagement me gagne.

Elvin propose de s’occuper de Colson sans plus tarder, avant qu’il n’apprenne ce qui est arrivé à Brak et qu’il trouve un moyen de retourner la situation. Kirsten et Irvin sont d’accords, mais moi, malgré mon envie d’arrêter ce sale type, j’ai une sorte de mauvais pressentiment.

Mes compagnons capturent Colson sans grande difficulté. Il est emmené au refuge des Filles de Sophie, là où Kirsten et moi avons passé quelques journées. Les bras de Colson sont couverts de runes. Il pourrait devenir une rune vivante mais quelque chose semble l’empêcher. Sûrement son manque de foi dans les traditions vesten. Colson va être détenu à la planque le temps qu’on décide quoi faire de lui.

Alors que l’affaire Colson touche à sa fin, bien qu’il reste encore à stopper les groupes de fidèles qui le suivaient dans sa folie, je vais voir Ilsa. Elle va mieux… physiquement. Elle porte encore une grande honte au fond d’elle. La honte d’avoir mis fin aux vies de plusieurs innocents. Je tente de la soutenir mais la blessure est encore vive. J’espère que le temps effacera peu à peu sa tristesse.

Je me repose un peu, mais la réunion avec le Haut-Conseil se rapproche de minute en minute. Je réfléchis au discours que je vais tenir. Par la fenêtre de la chambre d’Ilsa je sens la ville s’agiter. Alors que l’ombre de Colson disparaît peu à peu, je sens que le chemin vers l’unification des vendel et des vesten redevient un peu plus clair. Mais la route est encore longue. La réunion de ce soir va marquer une avancée (ou un recul) décisif pour la suite.