mardi 3 mai 2011

Départ vers Londres

Le Caire, Mai 1888

Retour au club Arcadia après une nuit mouvementée. Nous nous reposâmes là-bas. Naama et Jean-Sem s’y firent soigner.

Le matin suivant j’allai voir Jean-Sem. Il avait été torturé par ses ravisseurs mais m’affirma ne rien avoir dit. D’ailleurs il hésita beaucoup à raconter son malheur, mais Irvin intervint pour le mettre au parfum de ma connaissance des secrets d’Arcadia. Il en profita pour dire que Naama et Vassilia étaient aussi au courant.

Je demandai une explication sur la bague et le numéro qui se trouvait à l’intérieur. Elle n’était qu’une manière de me faire reconnaître au club Arcadia. Quant au numéro il s’agit des dernières paroles de Sir Arthur Springels revenant d’une expédition mortellement blessé. Rien à voir avec la Bank of England.

Pour Naama, Vassilia et moi il fallait déjà envisager un voyage vers Londres pour que « l’héritière des atlantes » puisse recevoir son héritage. Irvin commença à me flatter et affirmer que je serais une bonne recrue pour le club. Naama sembla ne pas avoir le choix de son futur recrutement au sein de l’organisation. L’héritage c’est pas toujours un cadeau !

Alors qu’Irvin s’occupait de nous trouver des billets pour Londres et organiser la semaine de voyage qui nous attendait, nous profitions des quelques jours devant nous pour vaquer à nos occupations. Naama dut faire ses adieux à son grand-père. Moi je profitais d’un peu de temps libre pour m’entraîner. Et Vassilia… bah je ne sus jamais trop comment elle occupa ces quelques jours.

Quatre jours plus tard, juste avant notre départ pour Londres, Irvin fut arrêté pour le meurtre de la veuve Al’Fayah. En flagrant délit… Une histoire délirante. D’après Jean-Sem, qui nous rapporta l’information complètement déboussolé, le crime s’était déroulé dans un petit hôtel discret du Caire. Irvin et Mme Al’Fayah avaient été retrouvés nus. Le vieux directeur du club était couvert de sang et tenait à la main le couteau qui avait tué ce qui semblait être son amante. Irvin était désormais au poste de police et il avait déjà avoué son crime. C’était complètement surréaliste !

Grâce au savoir-faire de Vassilia nous obtînmes une autorisation de visite sans trop de difficultés. Irvin était dans une cellule. Installé sur sa couchette il regardait la lumière filtrant par le soupirail. Il était pâle. Sans vraiment tourner la tête vers nous il confessa son acte odieux.

En ressortant Vassilia nous confia que le regard d’Irvin était vraiment étrange. Selon elle le blanc de ses yeux présentaient des reflets métalliques étranges. Serait-ce un coup du Masque Noir ?

Port Saïd, Juin 1888

Nous embarquâmes à bord d’un paquebot pour rallier le port de Marseille. Le bateau en question portait le nom de Daram Salam. Un beau bâtiment anglais dont le port d’attache était Bombay.

Sur le bateau, au troisième jour de voyage, je couchai avec un type sans trop savoir pourquoi. Le plus étrange c’est que je fus déprimée de ne plus le voir le lendemain de notre nuit ensemble. Pourtant, les souvenirs remontèrent doucement et il devenait évident que cette nuit était loin d’être mémorable et que le type en question était franchement loin d’être attirant. Petit à petit mon sentiment d’abandon fut remplacé par le souvenir d’un moment fade avec un homme que je n’avais désiré à aucun instant.

Vassilia s’inquiéta de mon état et elle m’emmena voir le maître de bord pour retrouver cet amant fugace : Henry Ducoin. Cependant, fait encore plus troublant, cet homme n’était pas sur la liste des passagers et sa description ne parla pas du tout au capitaine.

Vassilia décida de rapporter ma mésaventure à Jean-Sem. Je perçus qu’elle ne m’avouait pas tout. Aurait-elle perçut quelque chose dans mon attitude ? Dans mon regard ?

Le lendemain le bateau fit un brusque arrêt au matin. Une jeune femme venait de se suicider. Vassilia et moi commençâmes à mener notre petite enquête auprès de l’oncle et de la tante de cette jeune fille. Vassilia obtint, grâce à sa capacité à mettre les gens à l’aise, que leur nièce avait passé tout une après-midi avec un type assez banal du nom de James Waldron ; et comme de par hasard, aucune trace de ce nom sur la liste des passagers.

Vassilia envoya un message via le câble (c’est ainsi que l’on nomme le télégraphe en mer) à Jean-Sem pour le tenir informer de cet étrange suicide. A peine eut-elle fini avec ce message que je me rappelai une histoire de « sceaux ». Vassilia renvoya donc un autre message pour transmettre cette information.

A l’autre bout au Caire, quelqu’un devait se dire : « Putain ! Les Sceaux ! ».

A suivre...

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