mardi 3 mai 2011

Confrontation avec le Masque Noir

Le Caire, Mai 1888
Vassilia approcha du chef du gang Al’Fayouf. Elle lui proposa une petite entrevue à l’abri des oreilles indiscrètes. Le criminel accepta et nous entraîna dans un petit salon pour une conversation privée au sujet de Jean-Sem. Très vite Vassilia proposa, contre des pièces sonnantes et trébuchantes, de faire passer un message à l’adresse du Masque Noir. Le type, près une courte réflexion, ne vit aucun intérêt à ne pas accéder à notre demande. Vassilia lui donna le nom de notre hôtel pour que le Masque Noir puisse nous donner à notre question : « Que voulez-vous en échange de la vie de Jean-Sémaphore de Montcassin ? »

Nous quittions ensuite la propriété du gang Al’Fayouf sans nous attarder. Mais, après avoir parcouru une centaine de mètres hors de celle-ci, le claquement d’un coup de feu retentissait. Il fut très vite suivi d’un autre qui rata de peu Vassilia. Je me jetai à terre tandis que mes compagnons se planquèrent avec autant de prestesse.

J’aperçus alors une silhouette dans le renfoncement d’une porte. Celle-ci glissait lentement vers le sol, appuyée contre un mur. C’était l’homme que j’avais assommé l’autre soir. L’un des deux qui avait mis fin à la vie d’Isam. Il dut essayer une nouvelle fois de nous mettre hors d’état de nuire mais, cette fois-ci, quelqu’un avait été plus rapide que lui. Je me demandais bien qui pouvait vouloir nous aider dans ce quartier si mal fréquenté.

Un autre arabe apparut alors. Il portait des habits de pouilleux et avec un flingue à la main il nous pria de le suivre. Pas le temps de demander des explications qu’il fila dans une ruelle. Nous nous lançâmes à sa poursuite, jusqu’à un vieux bâtiment délabré. Il nous dévoila alors son visage. C’était Kyle, grimé et fatigué.

Kyle nous avoua surveiller le gang pour en apprendre plus sur l’enlèvement de jean-Sem. Nous avouâmes à notre tour être venues pour transmettre un message au Masque Noir par l’intermédiaire du chef du gang en question. Kyle fut très surpris que nous sûmes pour le MN. Nous lui racontâmes alors toute l’histoire, depuis l’enlèvement de Jean-Sem jusqu’à notre visite au club Arcadia qui fut source de nombreuses réponses.

Kyle raconta ensuite sa mésaventure. Le soir où Jean-Sem a été enlevé, il était avec ce dernier pour préparer les derniers documents nécessaire aux ventes. Lui et Jean-Sem s’interrogeaient sur la nature du « cube atlante » ouvert par Naama quand des types (sûrement des brutes du gang Al’Fayouf) firent irruption dans la propriété en forçant la porte. Jean-Sem ordonna alors à Kyle de partir avec le cube tandis qu’il se chargeait de retenir les vandales le plus longtemps possible.

Nous laissions Kyle à la vieille baraque en ruine. Il nous avait donné une heure où le retrouver car il allait retourner espionner le gang Al’Fayouf. De notre côté nous rentrâmes le plus vite possible au club Arcadia, pour les prévenir que Kyle était encore en vie et pour prendre des nouvelles de l’aide demandée à Ada. Malheureusement rien n’était encore arrivé alors.

Irvin nous reçut dans son bureau. Il nous confia que le cube avait été volé à Crocodilopolis mais que les chapardeurs furent rapidement abattus. Le cube tomba alors dans les mains d’un garde qui le revendit à Isam. Isam, membre du club Arcadia, contacta Jean-Sem. Ils décidèrent tout d’eux de mettre en vente le cube dans le but de tendre un piège au Masque Noir. Et vu les moyens que ce dernier mettait pour mettre la main sur cet objet, il était évident qu’il devait en savoir long sur ces capacités.

Vassilia profita de ce moment pour demander de plus amples informations sur le « cube atlante » (tels étaient les mots de Kyle). Irvin blêmit à l’évocation de cette désignation. Il se servit un verre avant de nous ordonner de ne plus utiliser cette appellation. Il se refusait à tout nous expliquer à ce moment là. La seule chose qu’il put nous dire fut :

« L’Antiquité ne nous a pas laissé que des légendes ! Nombre d’artefacts proviennent de ces légendes. »

Au moment où nous nous apprêtions à quitter le club, un homme accourut avec un télégramme. Ada nous informait que le numéro sur la bague de Jean-Sem ne correspondait pas à un coffre de la Bank of England.

Nous attendions une réponse du Masque Noir à notre hôtel, quand, vers 16h, un type en noir arriva dans le hall de notre résidence temporaire. Il laissa un message à Vassilia. Une lettre peu rédigée sur laquelle il était marqué :

« Minuit. Mausolée d’Aksoum. Amenez le cube et son contenu. »

Vassilia transmit le contenu de cette lettre à Irvin. C’est à ce moment là que nous l’informâmes que le cube était de toute façon vide depuis que Naama l’avait ouvert. Le vieil homme s’intéressa de plus près à la jeune guide et son étrange regard. Il se précipita pour rendre visite au grand-père de la gamine tandis qu’il nous chargeait de récupérer le cube grâce à Kyle et de revenir au club Arcadia en début de soirée.

A l’heure convenue avec Kyle, nous le rencontrâmes à la vielle maison. Il était nerveux, l’arme à la main, prêt à se défendre. Il nous informa que sa surveillance n’avait pas donné grand-chose et nous remis le cube sans tarder. Nous lui expliquions le plan de ce soir tandis qu’il dégageait l’artefact de sa planque. Kyle nous assura qu’il serait au mausolée le soir même et qu’il fallait mieux pour nous que nous soyons bien armées.

Un peu plus tard dans la soirée, de retour au club Arcadia, nous dinions avant de rejoindre Irvin dans son bureau. A peine nous fûmes entrées dans celui-ci qu’Irvin s’inclina devant Naama, « l’héritière des atlantes ». Irvin se montrait déjà un peu pompeux à l’époque.

Puis il raconta à la jeune guide qu’elle était une enfant adoptée. Que son grand-père l’avait trouvée dans un couffin avec son singe. D’ailleurs Irvin pensait que le singe n’était rien de moins qu’une machine atlante. Le vieux dirigeant du club souhaita que Naama rencontre au plus vite Anastasia d’Arcadia (Ada) à Londres. Evidemment Vassilia et moi étions invitées à l’accompagner. Londres, une destination plutôt intéressante… mais le plus urgent restait de récupérer Jean-Sem des griffes du Masque Noir.

On nous présenta ensuite les membres du club, principalement des chasseurs et des aventuriers, qui allaient nous accompagner pour la mission du soir. Ils n’étaient pas au courant de tous les détails de l’histoire, mais peu importait, ils savaient manier les armes. Parmi ces braves se trouvaient Lady Astrid Wembley, Jim Ascott et son frère Timothy…

Je pris un pistolet à l’armurerie. Je pensais déjà au besoin d’apprendre à m’en servir correctement. Mais pas assez de temps devant soi à ce moment là. C’était plus une arme de dissuasion qu’autre chose.

21h. Il faisait noir. Aucune lumière n’illuminait l’endroit où nous nous trouvions. De temps en temps nous allumions nos lampes pour guetter l’arrivée du MN.

Tout d’un coup, dans l’obscurité la plus totale, une lampe électrique clignote. Les appels lumineux provenaient des dédales de la nécropole.

Une petite minute après deux types bien habillés avec des masques sur le visage se tenaient devant nous. L’un d’eux, à la voix grave et à l’accent germanique, s’adressa à nous pour que nous lui dévoilions le cube. Ce que Vassilia fit. Il nous assura que Jean-Sem était un peu plus loin mais qu’il avait besoin d’examiner le cube pour déterminer si on ne cherchait pas à le duper. Sous l’œil attentif de Vassilia et moi il regarda donc l’objet. Constatant que c’était bien l’original il fit un signe. Deux hommes amenèrent Jean-Sem jusqu’à nous. Il était dans un piteux état.

Alors que les salopards du Masque se retiraient, et que Vassilia soutenait Jean-Sem pour le conduire en lieu sûr, une fiole s’écrasa au milieu de notre groupe. Un nuage vert se répandit dans l’air. Naama s’écroula au sol en suffoquant. Pour ma part je ne me sentais pas très bien non plus. Mais la traîtrise ne s’arrêta pas là. Des types avec des masques à gaz et des matraques surgirent des ténèbres. Avant qu’ils puissent faire quoi que se soit, ils furent fauchés par les tirs précis et mortels de nos alliés du club.

Juste après la fusillade je m’élançai dans le noir, dans la direction où j’avais vu les hommes du Masque disparaître. Dans les ruines de la nécropole j’aperçu la lueur d’une lampe torche. Tel un papillon je fonçais vers elle au mépris du danger. J’arrivai très vite sur un toit à l’aplomb d’un petit groupe de quatre personnes. Je sautai sur l’un d’eux, puis d’un coup de pied en plein torse j’en couchai un autre avant d’envoyer un troisième au sol.

Malheureusement le quatrième pointa son arme vers moi et tira. La balle m’effleura la tempe et je tombai à la renverse. L’homme se dressa au-dessus de moi et pointa son arme sur mon cou.

« Il est impossible de s’attaquer au Masque Noir sans mourir. Les secrets des atlantes nous appartiendront bientôt et les sceaux seront bientôt tous en notre possession. Les petites colonies ne seront pas suffisantes pour nous arrêter car vous manquez de ténacité et de volonté pour nous vaincre. Quant à votre amie… elle sera bientôt à nous. AH ah ah… »

Son rire mourut au moment où mon pied atteignit son entrejambe. Il devint blanc avant de tourner de l’œil et de s’écrouler lourdement.

Sans m’attarder je repris le cube et les masques. Je courus retrouver les autres.

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