lundi 28 février 2011

Le commencement

Je m'appelle Furvan, mais mes ennemis et les étrangers me connaissaient sous le nom d'Ironstrom.

Il y a bien longtemps, quand j'étais jeune, j'œuvrais au cœur d'une Lame, une compagnie mercenaire comme il en existe des centaines à travers tout le Vastemonde. J'étais alors un spécialiste du corps à corps, maniant mon duo d'épées longues pour ravager les rangs ennemis. J'étais ce que l'on appelle un Deux Lames. J'avais trois compagnons d'aventures à mes côtés. Arwenner, un halfelin archer d'une vivacité époustouflante, Gurdis, une naine -hé oui, une ! - aussi robuste qu'un bloc de granit, une chevalière aux nobles vertus, et puis Briséïs, une tieffeline, une baratineuse de première, une langue de vipère et une sournoise. Autant dire qu'avec une telle équipe, nos ennemis avaient de quoi s'en faire.

Nous étions installés depuis quelques jours à la communauté de Sarguen. C'était une ville de près de 8 000 habitants. Elle était entourée de hautes murailles. Elles protégeaient la communauté contre les géants et les kobolds qui pullulaient dans la région.

Alors que nous trainions en ville à la recherche d'un nouveau petit boulot pour notre Lame, un nain s'approcha de nous. Il se présenta sous le nom de maître Alstorn, un membre de la guilde de l'eau. Il nous a embauché pour dix jours de travail -soit une vingtaine de pièces d'or par personne, le tarif alors en vigueur- afin que nous allions jusqu'à une mine dont il ne recevait plus de nouvelle depuis un ou deux jours. Mais dans ces territoires dangereux, quelques jours suffisaient pour ne retrouver plus que des cadavres des gens isolés dans les terres sauvages.

Alstorn nous délivra quelques infos , et nous donna un plan pour retrouver l'emplacement de la mine. D'après son histoire, la mine avait été découverte quelques mois auparavant lors d'expéditions géologiques. Un riche filon de cuivre y avait été trouvé et son exploitation avait très vite commencée. L'endroit avait pris le nom de Fortcuivrard.

Nous étions à la fin de Tired'aile, et celle de l'été du coup. Nous avons passé la première journée de notre voyage sur la belle route pavée menant jusqu'à Sarguen. Le soir nous nous installâmes dans une halte de voyageurs à la limite des terres sauvages, au cœur d'une petite communauté construite sur une motte fortifiée.

A l'auberge les rumeurs ont vite fusées. Un herboriste nous a affirma avoir vu des Shadars Kaï, ces humains bizarres qui sont liés aux morts-vivants et aux Limbes. Deux forestiers avait croisé des marchands gobelins-citron. Ces derniers avait vu la « Dame aux Epines » dans le coin. Cette créature était un gigantesque porc-épic aux épines empoisonnées qui revenait tous les cinq ou dix ans. Les épines qu'elle laissait derrière elle était la plaie des forestiers et autres personnes travaillant dans les espaces sauvages.

Le lendemain nous entamions notre avancée sur les terres sauvages. Nous avons dormi un soir dans les ruines d'un ancien village, témoignage de la rudesse de vivre loin des grosses zones urbaines. Notre avancée fut pénible à partir du troisième jour. Nous perdîmes beaucoup de temps à esquiver des obstacles naturels.

A la fin du quatrième jour de voyage, nous montions une colline de bruyères et d'ajoncs. L'entrée de la mine n'était plus très loin de nous. D'ailleurs, un petit fortin posé sur le haut d'une colline marquait notre objectif. Mais, inquiétés par la fumée qui émanait de la petite zone fortifiée, nous nous cachâmes dans la végétation rase. Gurdis nous a alors affirmé avoir repéré de petites formes se déplacer le long des remparts de bois. Elle crut à des gobelins. Mais Arwenner, s'est rendu furtivement jusqu'au fortin. Il y découvrit qu'il ne s'agissait pas de gobelins mais d'une dizaine de kobolds aux écailles blanches.

Nous avons alors pris la décision de foncer sur le fortin et d'y cueillir ses envahisseurs. Je couru à toute vitesse vers la palissade de bois, alors que les flèches malchanceuses d'Arwenner manquaient les ennemis qui se rapprochaient de lui. Une fois sur la palissade de bois, et mon premier adversaire abattu, une sorte de pot de glue durcissante à l'air s'est abattu sur moi. J'ai été immobilisé pendant de longues secondes jusqu'à ce que le halfelin vienne me fournir un coup de main salvateur. Une vive colère m'envahissa envers la sale petite bestiole qui m'avait cloué sur place. Malheureusement, ce petit sournois fut l'un des premiers à fuir vers les profondeurs. Les deux autres lanceurs de saloperies payèrent pour lui, d'autant plus qu'ils étaient apeurés par la magie de Briséïs et qu'ils se défendirent moins bien contre nos attaques.

Nous descendîmes ensuite dans les profondeurs du fortin, vers la mine. Arwenner fit quelques pas en avant pour voir que plusieurs kobolds armés de boucliers nous attendaient, cachés dans l'ombre. Je bondis derrière un abri formé par quelques rocailles, suivis de peu par Gurdis. Un mur de boucliers s'est dressé alors que la naine et moi chargions nos ennemis. Mais ces sales petites créatures ont commis une erreur fatale. Les deux porte-boucliers m'ont laissé une ouverture sur leur leader. J'ai bondis en avant, abattu mes deux épées sur ce dernier et sa tête vola dans les airs. L'instant d'après les coups vengeurs des kobolds m'envoyaient à terre.

Mes compagnons m'aidèrent à me relever, le temps pour moi de reprendre mes esprits. Ils avaient vaincu les derniers opposants. J'ai alors entendu une voix résonner avec force dans les couloirs : « Comment oses-tu insignifiante créature ». Un cri suivit cette menace. Nous commençâmes à avancer vers ce nouveau danger.

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