mardi 1 février 2011

Février 2011 (2ème partie)

Mardi 15 février
Je me pointe au Skinner. Emile me raconte qu’il a reçu la visite de John Q. et de quelques membres des Hells hier. Le chef des motards-criminels s’est plaint du vol d’une cargaison d’armes. Il a souligné qu’Emile -dont il semble connaître les fonctions exactes- était responsable car le chauffeur des Hells a été vidé de son sang. Il a donné trois jours à Emile pour résoudre l’affaire.

Mais pour qui il se prend ce sale type ? Et comment il connait autant de choses sur notre communauté ? Il faut absolument en apprendre plus sur lui. Il commence à m’énerver à nous prendre au mieux pour ses égaux, au pire pour des gens à son service, ou du moins redevables à son égard. Cependant nous allons devoir nous pencher très vite sur cette affaire. Qu’un vampire traîne en ville et sème des preuves aussi évidentes est dangereux.

Je décide de me rendre à l’adresse notée par un des serveurs du Pink la veille. Adresse prise sur la carte d’identité d’un des jeunes gens qui m’ont semblé former une sorte de troupeau vampirique. Sur place je découvre, ainsi qu’Emile qui s’est décidé à venir, une grand baraque avec un grand parc autour et une piscine à l’arrière. J’observe à travers les fenêtres. Tous les jeunes aux teints pâles d’hier semblent vivre ici.

Je frappe à la porte de la maison. Un jeune mec vient m’ouvrir. Il est âgé de dix-huit ans, guère plus. Il porte un gilet noir en flanelle ouvert sur la poitrine. Un look propre aux vampires qui ont mauvais goût. Il m’autorise à rentrer, puis, quelques secondes plus tard il se ravise et me demande de sortir. L’appel de la porte est intense et y résister est impossible. Je tente juste de repérer une éventuelle présence non-humaine, mais je n’y parviens pas.

Je continue à observer les lieux. Par les fenêtres des diverses pièces du rez-de-chaussée je finie par repérer l’ensemble de la petite bande croisée lors de la fête de la St Valentin au Pink. Toute la bande… pas tout à fait. Il manque une nana. Celle qui m’avait paru très mal en point.

Je téléphone aux flics. Je prétexte qu’une de mes amies est retenue contre sa volonté. Je donne l’adresse de la belle baraque bourgeoise où habite le troupeau. J’attends avec Emile la venue des flics. Ils ne tardent pas à arriver. Ils entrent et ressortent presque aussi vite. Des pouvoirs vampiriques ont du contrôler leurs esprits faibles. Merde !

Emile décide de laisser un mot en priant le vampire caché dans la maison de bien vouloir se présenter au Skinner… Pfff. Et pourquoi on lui offrirait pas une boîte de chocolats fourrés à l’hémoglobine en plus.

Nous nous rendons ensuite chez la femme, ou la copine, du transporteur des Hells qui a été vidé de son sang. Avant d’arriver à l’appartement de celle-ci, nous passons par le parking où le type est mort. Emile utilise ses pouvoirs d’Auspex. Des visions font surface mais elles sont surtout marquées par un vide, une absence, comme celle que laisserait un maître de l’Occultation. La nana ne nous apprend pas grand-chose de plus. Je tente de savoir si elle connait bien les Hells, histoire qu’elle puisse tout de même nous servir, mais elle ne fréquentait pas vraiment la bande de motards et son salopard de leader : John Q.

Nous allons ensuite faire un tour du côté de la scierie pour y rencontrer un autre furoncle de la ville : Cobaj. Et dire qu’Emile est en train de monter une filière de vente d’armes avec lui. Je ne prétends pas être blanche comme neige, mais Dzeladine Cobaj est une vraie raclure, un enfoiré de proxo.

Cobaj nous informe juste qu’une petite frappe du commerce d’armes est mort il y a une semaine de cela. Il aurait été tué dans l’incendie de sa caravane. Mais pourquoi nous lance t-il là-dessus ? Je vois bien le rapport avec le trafic d’armes… mais pas du tout avec les Hells. De plus, qu’un trafiquant d’armes soit victime d’une mort violente n’est pas franchement surprenant. Encore une visite qui ne nous avance pas beaucoup.

Mercredi 16 février
Une terrible nouvelle agite Eugène aujourd’hui. Dans la nuit de mardi à aujourd’hui, neuf jeunes gens ont péri dans l’incendie d’une grande maison. Ils appartenaient tous à des familles très riches et influentes de la ville. Les répercussions de ce drame risquent d’être nombreuses.

Les jeunes que j’ai rencontrés hier sont donc morts. Mais je suis certaine d’avoir vu un troupeau de dix personnes au Pink le 14 février. Je me rends donc à ma boîte et j’interroge les serveurs sur la nana que je recherche. Elle n’est pas passée inaperçue avec son teint maladif et son anorexie marquée, cependant personne n’est en capacité de me dire où la trouver. Je demande donc de me prévenir au plus vite si jamais elle se pointe dans le coin.

Emile arrive au Pink un peu plus tard dans la soirée. Il est passé sur les lieux de l’incendie. La maison n’a pas été entièrement réduite en cendres, la plupart des jeunes sont morts d’asphyxie. Emile a donc pu trouver un journal intime, très certainement celui de la nana que je recherche vu la photo qu’il ramène avec le carnet. Après une lecture succincte, on peut deviner une transformation radicale de son auteure. D’une personne pleine de vie et d’énergie, elle change peu à peu et devient plus sombre, plus psychotique. En utilisant ses pouvoirs sur l’objet Emile sent des impressions de creux. Comme celles laissées sur le parking où le même des Hells est mort. L’adolescente qui a écrit ce journal serait-elle une vampire ? Une goule ? L’Angeltear serait-elle responsable de ce nouvel « effet indésirable » -selon les sages paroles de Q.-.

Alors qu’Emile et moi réfléchissons à la suite, Moriah vient me voir pour me dire que la nana que je recherche a été vue dans une ruelle derrière le Pink. Nous nous dépêchons d’y aller. Je ne vois d’abord rien, puis une forme blanchâtre se détache d’un mur. Il s’agit d’une jeune femme en robe blanche légère. Celle-là même que nous recherchions. Mais, avant même que nous puissions placer un mot, elle se jette sur nous comme une furie. Emile sort ses griffes et la décapite d’un coup. Elle s’évanouie dans une brume rouge étrange et inquiétante. Steeve -dont la présence m’est sortie de l’esprit- gueule alors : « La Cour Rouge ».

Après un long moment de silence, Steeve s’explique sur la Cour Rouge. Celle-ci s’opposerait à la Cour Blanche, dont nous autres faisons partie. La Cour Rouge serait composé de vampires dévoyés et monstrueux, de psychopathes dégénérés. Les morsures de ces vampires provoquent la folie et transforment très rapidement les humains en rejetons vampiriques. Les vampires de la Cour Rouge sont considérés comme de vrai bêtes sans aucune humanité. Des créatures dangereuses et violentes.

Il est clair que la créature qu’Emile vient d’abattre était une nouvelle-née. Elle ne maitrisait absolument pas ses pouvoirs. Mais on putain de maître doit être encore en vie. Emile téléphone donc notre Reine pour prendre la mesure du problème.

Deux heures plus tard, nous attendons sur une petite piste privée de l’aéroport. Un jet se pose. La porte d’ l’avion s’ouvre et un grand type tout de cuir vêtu en sort. Des pointes ressortent d’un peu partout sur sa tenue. Dans sa main droit il tient un long fouet tressé d’argent. Ca me fait un petit frisson dans le dos. Le type est suivi par cinq molosses. Ce type se fait appeler le Chasseur. Ouais… aucun doute sur sa spécialité… Il prend le van que la conseillère de la Reine nous a demandé d’amener et nous demande de le conduire sur les lieux où la jeune vampire est morte.

Nous revenons du côté du Pink. Le Chasseur se place à l’endroit où la nouvelle-née a été abattue. Il claque du fouet. Ses chiens se transforment en créatures humanoïdes trapues avec des gueules de clebs peu rassurantes. Il nous affirme qu’il va retrouver le vampire de la Cour Rouge et le tuer. Les humains ne le verront pas -ce qui est une chance vu sa tronche et celle de ses « chiens »-.

Emile, son garde du corps et moi allons nous détendre un peu au Pink.

Avant l’aube, un coup de téléphone de Jane Deady nous informe que le Chasseur a effectué son travail. Pourvu que ce type ne remette jamais les pieds à Eugène. Il est certes très efficace, mais quoi de plus ironique pour des vampires de faire appel à un chasseur de vampires.

Jeudi 17 février
Emile a récupéré toutes les informations possibles sur le meurtrier de l’homme de John Q. Le vampire de la Cour Rouge s’était créé un nouveau repaire dans une église. Sûrement avait-il l’intention de se nourrir du sang des fidèles. Mais par contre, aucune trace du van plein d’armes.

Nous allons voir Q., et cela ne m’enchante guère. J’ai l’impression de suivre exactement ses règles du jeu. Il prend l’ascendant sur Emile et cela n’est pas bon du tout. Bah Emile manque de niaque pour un ancien soldat. Je me barre avant la fin de la conversation. Je déteste que quiconque s’amuse à me manipuler… et encore plus quand j’ai la certitude que c’est le cas.

Q. va payer son insolence. Mais moi je n’irai pas à grand coup de poings sur la table et de gueulantes. Il faut que je trouve un moyen de le priver de la toute-puissance qu’il croit détenir. Affaiblir ses rangs, faire douter ceux qui le suivent, voilà une méthode qui peut fonctionner. Avant, il faudra sûrement que j’arrive à savoir ce qu’il est en réalité. Pas un humain normal, ça c’est sûr !

Je vais à la Knight Librairy pour y faire des recherches sur la Cour Rouge ou des légendes semblables. Mais très vite je m’ennuie. Les bouquins, encore plus dans le domaine de l’occulte, c’est vraiment pas mon truc. Du coup je me mets à mater les gens qui trainent encore ici à une heure si tardive. Il y a un vieux bonhomme presque ensevelis derrière sa pile de livres, un couple d’étudiants qui passent plus de temps à se tripoter qu’à travailler, quatre jeunes gens qui semblent terriblement en retard et font tout leur possible pour finir un travail en urgence, et puis il y a une jeune femme aux cheveux rouges. Je m’attarde longuement sur cette dernière.

La nana en question est plutôt pas mal. Elle porte un symbole satanique autour du cou. Sur sa table s’étale un nombre impressionnant de livres aux titres mystérieux et intrigants. Tous semblent porter sur l’ésotérisme. Je vais fouiller le rayon sur les pratiques magiques et j’y prends un bouquin après quelques minutes de recherche. Je vais ensuite vers la table de la fille aux cheveux rouges, je pose le bouquin prêt d’elle et je lui lance : « au moins si ces rites ne marchent pas, ils doivent être plaisants ». Elle jette un œil sur le livre. Celui-ci est consacré aux rites magiques sexuels Wicca. Puis d’un ton en apparence très calme elle me répond : « déjà lu et relu ». Puis elle lève les yeux sur moi. Je manque d’exploser de rire. Un frisson lui parcourt le corps et j’entends son cœur battre la chamade. Elle reste bouche bée quelques instants avant de se reprendre. Je me trompe jamais quand je choisie mes « proies ».

Une demi-heure plus tard je quitte la librairie. Alayna -c’est le nom de la fille aux cheveux rouges- m’a donné un rendez-vous pour demain soir. En choisissant le bouquin je ne pensais pas taper si juste. C’est une jeune pratiquante du Wicca, une sorte de mélange entre religion et magie. Mais je crois qu’elle fait surtout cela pour le côté mystérieux et mystique du Wicca. En tous cas, elle à proposer de m’« introduire dans le cercle ». Etant donné que certaines pratiques de ces sorcières/mystiques consistent à tracer un cercle sur le sol avant d’effectuer des rituels, je me demande si sa phrase était à prendre au sens qui m’est d’abord apparu. Il n’est pas difficile de deviner lequel.

Vendredi 18 février
Ce soir c’est la pleine lune. Alayna me conduit jusqu’au rendez-vous secret fixé avec ses consœurs Wicca. Elle stoppe la voiture en plein milieu d’un chemin de terre et tout autour de nous la forêt. Dans la voiture elle me donne la tenue de cérémonie. Une sorte de robe blanche diaphane, qui voile à peine mes sous-vêtements sexys. Ensuite nous marchons un bon kilomètre. Mais, tout d’un coup, je me m’arrête net, à une douzaine de mètres d’un bon feu.

Autour du feu de grandes couvertures ont été disposées en cercle. Six jeunes étudiantes sont en train d’y disposer des bouteilles d’alcool, de sortir des drogues douces, des objets à caractère sexuel… Alayna m’a juste conviée à une orgie. Le côté Wicca semble n’être qu’un prétexte pour organiser une partouze entre copines. La fortune doit être mon alliée pour me conduire dans des situations pareilles. Enfin pas tant que ça, parce que le coup du feu, bien que prévisible à cette période de l’année, n’est pas très sympathique.

Malgré mes pulsions prédatrices et à cause de mon instinct de conservation, je m’éloigne du feu. Alayna vient me rejoindre très vite pour me demander ce qui ne va pas. Ses copines près du feu commencent à se tripoter mais leurs regards se tournent vers moi, bien que mon apparition dans la lumière n’ait été que très fugace. Je prétexte une peur infantile du feu. Elle retourne du côté de ses camarades, puis celles-ci commencent à ranger les couvertures et éteindre le feu. Quand Alayna revient vers moi, je lui demande ce qui se passe. Elle me répond :

« On va aller dans la maison secondaires des parents d’une amie, elle est à une dizaine de kilomètres d’ici, au plein cœur de la forêt. Tu attises un violent désir en moi, et visiblement je ne suis pas la seule à ressentir cela. Du coup on s’arrange pour que tu participes à la cérémonie ».

C’est ainsi, qu’une heure plus tard, dans une pièce bien chauffée par deux radiateurs mobiles et une grande cheminée vitrée, je m’adonne à ma première partouze de l’année. Les Wicca en herbe effectuent bien quelques rituels ésotériques mais ils sont presque tous agrémentés de pratiques érotiques ou sexuelles. J’ai plus l’impression d’enchaîner des jeux sexuels différents, que de formuler des incantations magiques avec mon corps. Mais c’est bien agréable. Le côté mystique donne une petite ambiance à l’orgie.

Samedi 19 février
Je remets ça avec les copines d’Alayna. Mais ce soir il n’est plus question de magie et d’occulte. C’est juste une méga partouze dans la même baraque que la veille et avec des mecs en plus. Je n’aie pas froid aux yeux mais je trouve ça un peu trop dévergondé. Ca baise dans tous les sens et j’ai bien trop de personnes qui s’intéressent à mon cul en même temps. La partouze d’une demi-douzaine de personnes je trouve ça fun, à plus d’une quinzaine moins. Je joue tout de même le jeu, histoire de ne pas vivre idiote.

Dimanche 20 février
Je passe une soirée tranquille avec Céleste. Nous discutons de diverses idées pour le futur groupe des Blue Girls et elle me dresse la liste du matériel qu’elle aimerait. J’ai promis que je financerai le groupe de Sidney, Noémie et Céleste –plus deux autres membres vraisemblablement-. Il s’agit bien sûr de leur faire plaisir, mais je suis convaincue qu’elles possèdent un potentiel pour former un bon groupe. Ce ne seront probablement pas des stars incontournables de la scène musicale mondiale, mais elles ont de quoi faire vibrer le public du coin.

Alors que Céleste commence à se montrer très câline, je lui avoue avoir eu bien trop de rapports sexuels hier et avant-hier. Je lui raconte mon histoire avec les Wicca, ou plutôt les partouzeuses qui aiment mettre un brin de mystique et de magie dans leurs orgies. Céleste est très ouverte d’esprit. Elle s’amuse beaucoup à écouter mon récit et me poser quelques questions sur un ton badin. Au fil de mon récit son ton change peu à peu et je sens une vive curiosité naître en elle. Céleste, contrairement aux apparences -et aux paroles de ses chansons- est assez réservée sur le plan sexuel. Il faudra que je lui propose de m’accompagner à la prochaine orgie des Wicca. Ca pourrait avoir des chances de marcher.

Lundi 21 février
Je vais m’entraîner au skatepark avec Kristen, moi en roller et elle avec son skateboard. Un public assez impressionnant est venu assister à nos exercices. Le défi du mois prochain est dans tous les esprits. C’est peut être pas plus mal qu’il ait été reporté. J’ai la nette impression que le phénomène a pris de l’ampleur depuis son report.

Lucas passe durant une bonne partie du temps où Kristen et moi sommes au skatepark. Il prend des photos de moi, et de Kristen du coup. Il m’en montre quelques unes via le portable qu’il a emmené avec lui. Il est vraiment doué. Le truc c’est que les conditions d’éclairage ne sont pas optimums.

Au moment de quitter les lieux je signe pas mal d’autographes. Même Kristen se fait quelques fans et doit répondre à leurs demandes. Lucas vient vers moi pour me demander si il nous ramène toutes les deux. Je lui dis que malheureusement ça sera pour une prochaine fois. Je sens un peu de déception dans son « au revoir ma jolie ». Mes Blue Girls deviennent nombreuses, du coup j’ai de moins en moins de temps -et même d’envies- à consacrer à mes autres conquêtes.

De plus, grâce à mon image de « Reine des Blue Girls », on m’attribue une bisexualité à forte tendance lesbienne. Cela ne me gêne pas, dans le sens où je peux séduire plus facilement les jolies nanas, souvent hétéros, qui se jettent moins facilement dans mon lit que les beaux mecs. Enfin, des fois, avoir un membre viril -un vrai- dans les mains, dans la bouche ou ailleurs, me manque un peu.

Du coup ce soir je me défoule bien avec Kristen. Je lui montre comment je me débrouille avec mon membre viril, même si celui-ci est factice, forcément.

Mardi 22 février
Ce soir, et jusqu’à la fin de la semaine, je vais écumer les bars et les salles de concerts pour dénicher une bassiste et une clavier, dans le but de compléter la composition du futur groupe de Blue Girls. D’ailleurs Sidney, Noémie et Céleste ont décidé d’appeler leur groupe les Blue Panthers.

Kristen m’appelle pour venir avec moi. Mais je refuse. J’ai déjà prévu d’y aller avec quelqu’un d’autre. Au son de sa voix, je comprends qu’elle le prend mal. Elle se contente de me souhaiter une bonne soirée.

Je fais ma chasse aux talents en compagnie de Céleste. Après tout elle s’y connait mieux que moi dans le domaine musical. Notre petite virée se révèle très vite infructueuse. D’autant plus que j’y mets vite un terme. J’ai envie de passer un bon moment avec Céleste pour me faire pardonner mon manque d’appétit sexuel de dimanche dernier.

Mercredi 23 février
Je passe une soirée de recherche très active. Kristen a laissé un message pour m’informer qu’elle a attrapé la crève. Quelque part, c’est moche à dire, mais je suis plutôt soulagée. Il faut vraiment qu’elle apprenne à devenir un peu plus indépendante. L’idéal serait qu’elle se trouve une petite amie. Ma relation avec Sidney et Noémie est vraiment excellente depuis qu’elles sont ensemble. Elles aiment être avec moi, et réciproquement, mais je ne peux pas toujours partager des moments avec celles-ci, cause de ma vie nocturne, de mes envies libidineuses et de mon goût prononcé pour les partenaires multiples. Du coup, étant en couple, elles trouvent dans leur relation ce que je ne peux pas leurs apporter. Un bon équilibre au final.

Alors que je suis sur le point de rentrer au Pink, Céleste m’appelle. Elle a appris qu’un groupe de métal joue dans un des bars undergrounds de la ville. Elle m’y emmène. La bassiste du groupe est talentueuse mais elle ne me plait pas. Elle a une attitude très arrogante et fait preuve d’une violence un peu extrême. A la fin de la représentation elle en vient même aux poings avec un spectateur mécontent.

Ce n’est pas pour ce soir encore. Du coup, comme Céleste est avec moi, je l’invite à boire un coup au Pink.

Jeudi 24 février
Je reçois un coup de téléphone de Céleste alors que je suis au Pink à boire un coup avec Sidney, Noémie et Moriah. Elle m’informe qu’il y a un concours de DJ à la Dame Jeanne. Elle me dit qu’une jeune prodige de même pas vingt ans est en train de se produire et le son est d’enfer. Céleste pense que ça serait terrible de la recruter pour le Pink, au moins pour quelques exhibitions. Je file avec mes trois compagnes de table à la Dame Jeanne.

La DJ, Cassidy de son nom de scène, est méga talentueuse. En plus elle est carrément craquante. Les Blue Girls qui sont avec moi sont conquises elles aussi.

A la fin de sa prestation, je fends la foule pour aller parler à la DJ. Mais une foule de gardes du corps et un agent particulièrement retord m’en empêchent. J’utilise mes pouvoirs pour influencer leurs esprits. Non sans mal, j’arrive tout près de Cassidy. Elle est très surprise de voir que quelqu’un a traversé son mur de gardes. Je la salue et je la félicite pour son talent. Je perçois une sorte de soulagement dans ses yeux. Mon exploit d’avoir traversé ses gardes du corps l’a marqué plus que je ne crois. Je lis sa pensée principale du moment -je n’ai pas envie de gâcher tout le suspens non plus- et je découvre sa joie d’avoir percer « la prison » dans laquelle elle se trouve. Tout d’un coup la porte de sa cellule se referme et elle est happée par des gros malabars qui la font monter dans une limousine.

Vendredi 25 février
J’effectue quelques recherches sur DJ Cassidy. Elle est anglaise et son nom de scène est en réalité son nom de famille. Elle s’appelle Lilliana Cassidy. Ses parents sont de riches professeurs d’université qui ont fait fortune grâce à des galeries d’arts. Leur fille, une vraie prodige de la musique électro, est venue étudier quelques temps au Hult Center for the Performing Arts. Elle a profité de sa venue aux USA pour se faire découvrir de ce nouveau public.

Sur son blog je découvre une jeune femme passionnée de jeux vidéo et d’alter cultures. Plus j’en découvre sur elle et plus je la trouve à mon goût. Je me dis qu’elle ira très bien avec Kristen. La sœur d’une future star du hockey sur glace et une génie de la musique électro, ça pourrait faire un sacré coup médiatique pour les Blue Girls. En plus elles formeraient un joli couple. Je vais inviter Kristen à venir assister aux performances musicales de Lilliana. Cette dernière se reproduit demain, dans une des salles de musiques actuelles les plus importantes d’Eugène : le McDonald Theatre. Espérons juste que Kristen sera en forme.

Samedi 26 février
Kristen est toujours malade. Du coup mon idée de lui faire rencontrer Lilliana Cassidy tombe à l’eau.

Je vais voir le concert de Lilliana. Je joue de ma Domination pour pouvoir rentrer, car évidemment il n’y a plus de place à vendre au guichet. Dans ce lieu où l’acoustique est meilleure qu’à la Dame Jeanne, je me conforte dans l’idée que la musique de DJ Cassidy est excellente. Elle a un sens du rythme vraiment bon et elle sait surprendre le public par des mélanges musicaux osés.

A mon retour au Pink, alors que la boîte est encore loin de fermer ses portes, Moriah m’annonce que quelqu’un m’attend dans mon bureau. Bizarre, je n’aie aucun rendez-vous de prévus. Il ne s’agit pas moins de Mariyah Griffin, l’avocate d’une association moralisatrice. Cette fois elle vient me voir à cause du concours de T-shirt mouillés du Vertigo. Il faut dire qu’avec mes Blue Girls il a plutôt eu pas mal de succès.

Une bonne demi-heure plus tard, Mme Griffin ressort de mon bureau et s’assure que sa tenue est bien remise. Puis elle quitte le Pink, non sans me lancer un regard contrarié et indigné, une sorte de « la prochaine fois je résisterai »… ou un truc dans le genre. Je ne sais pas si elle-même y croit.

Dimanche 27 février
Vraiment un soir de merde. Une conduite d’eau du Pink a cédé. Du coup je dois contacter au plus vite des réparateurs pour qu’ils se bougent le cul rapidement.

Je passe le reste de la soirée à tout remettre en ordre avec Moriah. Heureusement il n’y a pas eu beaucoup de casse, juste quelques produits alimentaires qui sont bons à jeter. Rien de grave.

Lundi 28 février
Je vais à la rencontre de l’agent de DJ Cassidy. J’arrive à le convaincre, grâce à quelques talents vampiriques, d’organiser une représentation au Pink de sa jeune protégée. Nous tombons d’accord pour faire ça jeudi de la semaine prochaine. Cela me laissera le temps de réfléchir à la manière dont je vais pouvoir convaincre cette dernière de rejoindre les Blue Girls et de voir si ça peut coller entre elle et Kristen. Bon je sais c’est un peu osé comme plan mais je n’aime pas l’ordinaire, je hais la banalité et surtout j’adorerai me faire cette belle brunette. De plus, si ça marche, ma relation avec Kristen n’en sera que meilleure -et moins pesante que ces dernier temps-.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire